L'ancien président américain Donald Trump s'en prend à nouveau à Google, l'accusant de manipuler les résultats de recherche en sa défaveur. Mais cette fois-ci, il va plus loin en menaçant de poursuites judiciaires et en évoquant même un démantèlement du géant de la tech s'il revenait au pouvoir en 2024.

Vers un scénario à la Standard Oil ? © Shutterstock
Vers un scénario à la Standard Oil ? © Shutterstock

Donald Trump n'a jamais caché son animosité envers les géants de la Silicon Valley, qu'il accuse régulièrement de censure et de partialité anticonservatrice. Ses récentes attaques contre Google s'inscrivent dans cette logique de confrontation, à l'heure où la firme fait déjà l'objet d'une procédure antitrust historique de la part du ministère de la Justice.

Mais au-delà du cas Trump, cette polémique illustre une nouvelle fois les enjeux politiques et démocratiques des algorithmes des géants de la tech.

Trump part en guerre contre Google

Sur son réseau social Truth Social, Trump affirme que Google « a illégalement utilisé un système qui ne révèle et n'affiche que des histoires négatives sur Donald J. Trump, dont certaines inventées », tout en mettant en avant des articles positifs sur sa rivale démocrate Kamala Harris. Il qualifie cela « d'activité illégale » et espère que le ministère de la Justice engagera des poursuites pénales contre Google pour « ingérence flagrante dans les élections ».

Ces accusations font suite à celles de certains de ses partisans sur les réseaux sociaux, comme son fils Donald Trump Jr ou le patron de X.com, Elon Musk, qui ont remarqué des incohérences dans les suggestions de l'autocomplétion de Google concernant Trump et la tentative d'assassinat dont il aurait été victime lors d'un meeting de campagne en juillet dernier. Des captures d'écran montrent en effet qu'en tapant « tentative d'assassinat de Trump », Google ne proposait rien sur Trump, contrairement à d'autres présidents comme Truman ou Ford.

Trump divise chez les grands pontes de la Big Tech © Shutterstock
Trump divise chez les grands pontes de la Big Tech © Shutterstock

Face à cette polémique, Google a réagi en expliquant que son autocomplétion n'affichait pas de prédictions sur la tentative d'assassinat, car « elle intègre des protections liées à la violence politique, et ces systèmes étaient obsolètes ». Autrement dit, les filtres de Google n'avaient pas pris en compte ce fait d'actualité récent et continuaient de bloquer les termes associés.

La firme de Mountain View assure avoir commencé à déployer des améliorations dès qu'elle a détecté le problème fin juillet. Elle précise que les prédictions et les libellés utilisés dans les recherches sont algorithmiques, et que les utilisateurs peuvent parfois tomber sur des bugs ou des résultats inattendus. Rien à voir donc avec une quelconque manipulation politique, selon elle.

Un contexte de tensions croissantes entre Trump et la Big Tech

Ce n'est pas la première fois que Donald Trump s'en prend à Google ou à d'autres géants de la tech. Lorsqu'il était président, il les avait régulièrement menacés de régulation, voire de démantèlement, les accusant d'étouffer les voix conservatrices. En 2018, il avait même affirmé que les résultats de recherche Google étaient « truqués », car ils ne montraient que des « fake news » à son sujet.

Depuis qu'il a été banni de Twitter et de Facebook à la suite de l'assaut du Capitole en janvier 2021, Trump a intensifié ses attaques contre le secteur tech, y voyant un ennemi politique. Il a lancé son propre réseau Truth Social pour contourner ce qu'il considère comme de la censure. Et il a promis que s'il était réélu en 2024, il s'en prendrait à nouveau aux Big Tech en limitant leur pouvoir et leur protection légale. Interrogé sur un éventuel démantèlement de Google, Trump a botté en touche, reconnaissant que c'était « une discussion » complexe, car « les États-Unis veulent avoir de grandes entreprises » tout en évitant qu'elles ne tombent dans les mains de la Chine.

Source : The Verge