© Tero Vesalainen / Shutterstock.com
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C'est la première fois que la division Uber Eats génère un chiffre d'affaires plus important que celle de ses conducteurs. Sur un plan plus global, l'entreprise a logiquement vu tomber ses revenus.

Comme d'autres géants des nouvelles technologies, Uber a souffert au deuxième trimestre et l'entreprise a vécu une croisée des chemins qui n'aurait pas été possible sans la crise de coronavirus. La firme américaine a vu son chiffre d'affaires plonger de 29 % au second trimestre 2020, clos le 30 juin, avec des revenus qui ont atteint 2,24 milliards de dollars, contre 3,17 milliards de dollars l'année précédente.

Uber Eats, en plein boom avec la crise sanitaire

Le bilan n'est pas si catastrophique pour Uber, dont les dirigeants doivent se dire qu'ils ont bien fait de se diversifier ces dernières années. Concernant la partie mobilité du bilan de l'entreprise, c'est-à-dire son cœur d'activité, celle des véhicules avec chauffeur, la chute fut brutale au second trimestre, avec des revenus en baisse de 67 % sur un an, pour un chiffre d'affaires de 790 millions de dollars sur le trimestre. Au second trimestre 2019, les VTC avaient rapporté… 2,38 milliards de dollars à Uber.

En revanche, les choses ont été plus positives pour la division Uber Eats, dont les revenus ont explosé sur le dernier trimestre, passant de 595 millions de dollars en 2019 à 1,21 milliard de dollars en 2020, soit une croissance de 103 % sur un an. L'envolée d'Uber Eats s'explique en toute logique par la fermeture de nombreux points de restauration au public partout dans le monde. Pour profiter d'un repas autre qu'un repas made in Chez Soi, le service de livraison fut une alternative privilégiée et fait au moins provisoirement entrer Eats dans une nouvelle dimension, le nombre de livreurs ayant dépassé celui des chauffeurs.

Plusieurs partenariats ont été noués dans le monde pour renforcer la présence du service, comme en Australie, en Californie ou ici, en France où Uber Eats est devenu le partenaire exclusif de la SNCF. "Nous avons la chance d'avoir à la fois une empreinte mondiale et une couverture naturelle dans nos deux segments principaux : comme certaines personnes restent plus près de chez elles, plus de personnes commandent auprès d'Uber Eats, plus que jamais auparavant", a commenté le président-directeur général de la firme, Dara Khosrowshahi.

Le montant brut des réservations suit la même tendance. Il est en très forte baisse en ce qui concerne les courses des chauffeurs VTC (-75 %, tombant de 12,19 à 3,05 milliards de dollars) et explose au niveau d'Uber Eats (+106 %, passant de 3,39 à 6,96 milliards de dollars).

Le groupe continue de perdre de l'argent

Logiquement, là aussi, le nombre d'utilisateurs actifs des 69 pays où Uber opère a diminué, tombant de 99 millions en 2019 à 55 millions en 2020. Uber fait aussi état, au 30 juin 2020, d'une perte nette de 1,8 milliard de dollars, dont 837 millions de dollars au second trimestre 2020 au titre du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements. La dette à long terme du groupe, elle, avoisine les 7 milliards de dollars.

Un mot enfin concernant le programme de fidélité Uber Rewards. L'entreprise se félicite de son succès et indique qu'il a déjà séduit 35 millions de membres notamment en France, aux États-Unis, au Brésil, au Mexique, en Australie et en Nouvelle-Zélande, des marchés stratégiques.

Source : Uber