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Le gouvernement russe lance une enquête visant Netflix à la suite d’une plainte pour « propagande homosexuelle ».

La commissaire russe à la protection des familles, Olga Baranets, accuse Netflix d’enfreindre la loi fédérale visant à interdire la « propagande sur les relations sexuelles non traditionnelles ». Elle lui reproche notamment la diffusion de contenus homosexuels à des mineurs. Le ministère de l’Intérieur doit mener son enquête pour vérifier si oui ou non, le géant du streaming a enfreint la loi.

En Russie, une loi interdit la « propagande homosexuelle »

En juin 2013, le gouvernement de Vladimir Poutine approuvait un nouveau texte baptisé « loi visant à protéger l’enfance des informations portant atteinte aux valeurs familiales traditionnelles ». 

Bien sûr, cette loi représente moins un véritable souhait de protection des mineurs qu'une interdiction officielle de toute forme de « propagande homosexuelle » aux jeunes de moins de 18 ans.

La Cour européenne des droits de l'Homme avait déjà condamné cette loi en 2017, considérant celle-ci comme discriminatoire et stigmatisante envers les personnes LGBTQIA+. En 2018, l’ONG Human Rights Watch dénonçait cette loi dans un rapport intitulé « Aucun soutien : La loi russe sur la ‘propagande gay’ met en danger les jeunes LGBT ». Michael Garcia Bochenek, conseiller juridique au sein de l’organisation, déclarait :

« La loi sur la ‘propagande gay’ risque d’infliger des préjudices à long terme à des générations de jeunes Russes, en encourageant la discrimination et en limitant l’accès aux services d’aide. »

Que risque Netflix ?

Si la plainte aboutit, l’entreprise pourrait être condamnée à une amende allant jusqu'à un million de roubles. Pas de quoi ruiner la firme internationale puisque cela ne représente que 13 390 $ (soit 956 mois d’abonnement à la plateforme). Mais elle pourrait aussi voir son service suspendu temporairement dans le pays.

Cette affaire voit le jour alors que le gouvernement de Moscou souhaite fragiliser un peu plus le pouvoir des sociétés technologiques étrangères sur son territoire. En avril 2017, une loi adoptée par la Douma d’État et le Conseil fédéral avait déjà eu pour but de soutenir les services de diffusion russes en faisant pression sur les fournisseurs étrangers comme Netflix, Apple TV ou Google Play. À partir du 1er janvier 2022, les géants technologiques tels que Meta, TikTok, Twitch ou encore Twitter ,devront même avoir un bureau local en Russie ou désigner un représentant juridique.

Pour le moment, Netflix a déclaré n’avoir trouvé aucun contenu LGBTQ+ qui ne soit pas interdit au moins de 18 ans dans son catalogue russe.

Source : Engadget