Le département de la justice aux États-Unis accuse un dirigeant de l'application Zoom d'avoir volontairement pratiqué de la censure pour le compte du gouvernement chinois.
Xinjiang Jin (Julien Jin), employé par la société Zoom éditant le logiciel éponyme, est accusé d'avoir porté de fausses accusations sur certains utilisateurs du service de visioconférence. Il aurait fait croire à un trafic de contenu pédopornographique et des menaces terroristes pour bloquer leur compte à des fins politiques.
Zoom : un excès de censure
Dans une plainte, le département de la justice américaine explique que Xinjiang Jin, basé en Chine et responsable de la sécurité technique de Zoom, aurait procédé à de la censure pour le gouvernement chinois. Plus précisément, il aurait empêché un rassemblement populaire pour commémorer les manifestations de la place Tian'anmen qui ont eu lieu entre le 15 avril 1989 et le 4 juin 1989.
En opérant sur le sol chinois, Zoom doit respecter les lois locales. Cependant, la société aurait quand même fait beaucoup de zèle afin de s'assurer de ne pas être bannie de la République populaire de Chine. En effet, Xinjiang Jin aurait demandé à ses collègues américains les informations des comptes de dissidents souhaitant commémorer ce 31e anniversaire. Ces données, pourtant hébergées aux États-Unis, ont été transmises au gouvernement chinois.
En conséquence, la famille en Chine de l'un des participants à ces meetings virtuels vivant en dehors du pays aurait été menacée par le gouvernement chinois.
Dans un billet de blog, Zoom affirme avoir fermé ces meetings virtuels parce qu'ils regroupaient des participants chinois et étaient considérés comme illégaux par le gouvernement local. À l'avenir, Zoom n'autorisera plus aucune requête émanant de la Chine pouvant avoir un impact sur une personne localisée en dehors de RPC.
Edit: 22/12/2020
Un porte parole de Zoom explique que l'entreprise a mené une enquête interne. Selon cette dernière, aucune autre donnée personnelle n'aurait été partagée avec le gouvernement chinois. Zoom a licencié Xinjiang Jin et mis à pied d'autres employés le temps de clôturer cette investigation.
Zoom a déjà fait des boulettes
Au cœur de la pandémie, en plein premier confinement, Zoom est devenue l'une des applications privilégiées pour effectuer des visioconférences. L'application a ainsi enregistré une croissance de 535%.
Cependant, l'entreprise a déjà été décriée pour avoir envoyé des données personnelles à Facebook à l'insu des utilisateurs. De plus, malgré les affirmations de la société, l'application ne chiffrait pas de bout en bout les conversations.
Michael Drieu, l'un des actionnaires de l'entreprise, avait déposé une plainte. Plusieurs entreprises, et notamment SpaceX, la NASA et Google ont interdit son utilisation.
Parmi les alternatives, notons Microsoft Teams, Google Meet ou encore Skype.
Sources : Mashable, Zoom, Justice.gov