Critique Kill la Kill : ou le sommet toujours indépassable

17 février 2020 à 14h21
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Kill la Kill

À titre de comparaison, la phase d'écriture de cette chronique sur Kill la Kill s'apparente au comportement d'un chat mouillé et enragé retenu de force entre mes mains. Entre autres effets, cette série me provoque en effet l'irrépressible envie d'aligner les lignes à son sujet de manière chaotique et compulsive.

Dans un contexte où l'offre en matière de séries n'a jamais été aussi pléthorique, le Veilleur d'écran[s] se propose d'être votre guide à travers les saisons. Qu'il s'agisse d'une ancienne série aujourd'hui culte, d'un carton récent ou d'un show plus anonyme, cette nouvelle chronique vous aidera à ne perdre votre temps qu'en bonne compagnie.

Accompagnez la lecture de cet article avec la musique de la série :

IT'S OVER 9000

Kill la Kill est un anime qui va dans tous les sens (et souvent à 200 km/h à contre sens sur l'autoroute de la retenue), et je vais - heureusement pour vous - tâcher de ne pas en faire de même avec cette chronique.


Il me semble de bon ton de prévenir les néophytes immédiatement, histoire de vous éviter le sentiment de mettre le pied dans un piège à loups durant votre lecture : Kill la Kill est le summum du seinen (soit une oeuvre qui vise avant tout les jeunes hommes), assumé à 200 %. Il y a donc de la bagarre débridée, un rythme effréné qui ferait rougir un cocaïnomane et, surtout, du sexy et de la nudité à tous les étages. Et si elle est partiellement justifiée par le scénario (si si, je vous jure), on ne va pas se mentir : elle est aussi souvent gratuite, peut gêner (même si elle reste suggérée et jamais directe, on n'est pas dans du hentai non plus...) et le show ne s'adresse donc absolument pas à tous les publics.

Le panneau danger ayant été posé, nous pouvons véritablement attaquer cette chronique.


Diffusée en 2013 et composée d'une seule saison de 24 épisodes, Kill la Kill suit Ryūko Matoi, une jeune étudiante dont le père vient d'être mystérieusement assassiné. Elle intègre alors l'académie Honnōji dans un seul but : interroger la présidente du conseil des élèves, Satsuki Kiryūin, qui en saurait plus sur ce décès et qui, accessoirement, règne d'une main de fer sur l'école, la faisant furieusement ressembler à un régime dictatorial.

Ça va trancher chérie

Mais parce que ce synopsis manque assurément de folie, ajoutez-y d'étranges uniformes qui donnent des pouvoirs, des épées en forme de ciseaux, des ennemis charismatiques, toujours plus puissants à battre façon stage de jeu vidéo, ou encore des alliés au comportement et objectifs bien à eux (impossible de ne pas au moins citer la FOR-MI-DABLE Mako Mankanshoku, source intarissable de rires et de GIFs), et vous obtenez globalement le scénario très souvent « what the fuck » et prenant de Kill la Kill.



Produit par le studio Trigger, l'anime doit une grande partie de sa réussite à son équipe. À la réalisation on retrouve en effet Hiroyuki Imaishi, à qui l'on doit la culte Gurren Lagann, et qui retrouve ici l'expérimenté Kazuki Nakashima au scénario. Vous l'aurez probablement remarqué avec les GIFs qui émaillent cet article (si vous saviez à quel point je me suis retenu de ne pas en mettre PARTOUT), Kill la Kill jouit d'une animation, d'une direction artistique et d'un style, que l'on pourra sobrement qualifier de « OVER THE FUCKING TOP », souvent copiés mais encore rarement égalés.

Un show sens dessus Senketsu

Entre la caméra qui zoome et virevolte dans tous les sens, tel un acarien au Salon de la moquette, les cartons de texte, dont l'absence de finesse n'a d'égale que la police démesurée, l'alternance entre les phases de combats épiques, blindés ras la gueule de surenchère, et les séquences au dessin débile hilarantes, ou encore les personnages qui passent la moitié de leur temps à se hurler dessus (regardez en japonais s'il vous plaît, les acteurs de doublage semblent y jouer littéralement leur vie), le show met des claques en permanence, nous laissant les joues rouges et les yeux mouillés (de rire, de fatigue ou d'émotion, au choix).



Chaque épisode peut ainsi vous laisser dans un véritable état d'épuisement tant ils sont intenses, rythmés et sans la moindre pitié pour votre santé mentale. C'est bien simple, la première fois que je l'ai regardée (puisque, oui, il y a eu une deuxième, et une troisième fois...) j'ai été obligé de consommer les épisodes au maximum deux par deux pour tenir le choc et réussir à sortir de mon canapé. Mais quel pied absolu pour les yeux, les zygomatiques et les oreilles !

Une OST qui lui va comme un gant (dans la gueule)

Ce formidable sentiment de folie permanente qui ne ralentit jamais est en effet également dû au génialissime compositeur Hiroyuki Sawano, dont je n'arrive pas à choisir le meilleur travail entre les OST de Kill la Kill, Attack on Titan ou plus récemment Promare. Qu'il s'agisse de lourds morceaux qui percutent et tendent vers le metal, de pistes aux cordes, voix et sonorités atypiques et épiques qui hérissent les poils, ou de mélodies un peu plus pop, expérimentales et surprenantes, la musique de cet anime est un bijou à part entière.

« Ma rencontre avec Kill la Kill a impacté en profondeur mes attentes et ma perception des animes »





Toutes ces spécificités, nudité omniprésente et rythme maboule en tête, participent, à mon sens, à placer véritablement Kill la Kill dans la case des œuvres clivantes sans juste milieu : soit on adore, soit on déteste. Vous l'aurez compris je me positionne très clairement dans la première catégorie et manque assurément d'objectivité. Mais c'est l'effet qu'a eu le show sur moi et j'ai décidé de complètement m'y abandonner.

J'espère qu'il en sera de même pour vous, tant ma rencontre avec la série de Trigger et ses géniaux personnages féminins a impacté en profondeur mes attentes et ma perception des animes. Cela dit, désormais, et en dehors de Promare (qui vient également de chez Trigger...), tout me semble bien fade à côté de Kill la Kill.



Cette série est pour vous si :

- Vous recherchez une série qui envoie du gros pâté, comme on dit
- Vous voulez une oeuvre terminée qui ne dure pas 150 saisons
- Vous êtes prêts (voire demandeur) pour un niveau très élevé d'aléatoire

Cette série n'est pas pour vous si :

- La nudité et la baston gratuites, ça ne passe pas
- Vous recherchez une série pour vous aider à dormir le soir
- Vous recherchez en priorité un scénario posé et cohérent



Pendant un temps disponible sur Netflix, aujourd'hui Kill la Kill est un peu plus compliquée à trouver. Wakanime la propose à l'achat, tandis que les prix des coffrets DVD/Blu-Ray sont assez élevés. Cependant croyez moi, l'investissement vaut le coup, d'autant plus que c'est le seul moyen de mettre la main sur un 25ème épisode bonus qui mérite le détour.

Antoine Roche

Journaliste spé culture pop (séries/ciné/JV), technologie (SVoD, OS, apps…) et jeux de mots douteux. Pas forcément dans cet ordre.

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