Pour Huawei, l'horizon s'obscurcit un peu plus en Grande-Bretagne et ailleurs (© Pixabay)
Pour Huawei, l'horizon s'obscurcit un peu plus en Grande-Bretagne et ailleurs (© Pixabay)

Notre voisin d'outre-Manche semble plus que décidé à écarter l'équipementier Huawei et les autres acteurs chinois de ses infrastructures 5G, au point de vouloir créer un « club » des nations contre les technologies de l'empire du Milieu.

En l'espace de quelques semaines, le Royaume-Uni semble être passé d'un extrême à un autre s'agissant du traitement réservé à Huawei et à tout autre équipementier 5G chinois. Le week-end dernier, sous pression de députés rebelles de sa majorité, le Premier ministre Boris Johnson a dû demander à son administration de lui concocter un plan visant à « réduire à zéro la participation de Huawei » dans les réseaux 5G britanniques d'ici 2023, alors que les autorités et la firme de Shenzhen avaient trouvé un terrain d'entente : se limiter à 35% de parts de marché. Les dernières révélations du Times montrent que le prolongement de cette démarche extrême a démarré.

Le Royaume-Uni appelle la France, les États-Unis et l'Allemagne à s'unir à elle

La Grande-Bretagne cherche désormais à mettre sur pied une alliance de « dix démocraties » qui consisterait à faire barrage aux technologies chinoises en développant des équipementiers alternatifs pour la 5G, mais aussi pour d'autres innovations, comme l'indiquent nos confrères britanniques.

Outre-Manche, le gouvernement aurait carrément sondé son allié américain pour faire partie de ce « D10 » des partenaires démocratiques avec lui. L'alliance pourrait accueillir des pays comme l'Australie, l'Inde et la Corée du Sud, en plus de ceux du G7, c'est-à-dire la France, l'Allemagne, l'Italie et le Canada.

« Nous avons besoin de nouveaux entrants sur le marché. C'est la raison pour laquelle nous avons finalement dû accompagnement Huawei à l'époque », explique une source proche du dossier. Les seules alternatives qui s'offrent aux principales nations mondiales restent les équipementiers Nokia et Ericsson. Et beaucoup s'en détournent au regard des tarifs appliqués, supérieurs à ceux de Huawei, mais aussi à la relative lenteur dans le déploiement des équipements, comparée à celle du géant chinois.

Huawei, prise au piège de la guerre commerciale sino-américaine

Pour Huawei (et par extension pour les autres équipementiers et géants technologiques de l'empire du Milieu), la situation reste la même. L'entreprise est coincée dans l'opposition commerciale qui déchire les relations économiques sino-américaines. Avec des conséquences multiples.

Car outre les réseaux 5G, les États-Unis ont plus récemment mis la pression sur leurs entreprises locales, leur interdisant de vendre des puces de conception américaine à Huawei, dans le doute que la firme chinoise ne se serve des technologies et produits acquis pour procéder à une surveillance des pays avec lesquels elle commerce.

La situation devient chaque semaine un peu plus préoccupante pour Huawei et les autres entreprises technologiques de la Chine, autour desquelles l'étau est en train de se resserrer.

Source : The Times