Logo de Huawei lors d'un événement organisé à Dubai ce 7 mai © Clubic
Logo de Huawei lors d'un événement organisé à Dubai ce 7 mai © Clubic

Selon l'agence de presse britannique Reuters, les États-Unis auraient révoqué l'accès de Huawei aux processeurs d'Intel et de Qualcomm. Si elle se confirme, cette nouvelle mesure serait dramatique pour le géant chinois, notamment sur le secteur PC, où la marque continuait d'évoluer avec un certain succès.

Nous étions la semaine dernière à Dubai pour suivre l'annonce des nouveautés de Huawei en ce printemps 2024. Parmi les produits dévoilés par la marque, on retrouvait deux nouveaux ordinateurs portables : le très prometteur Huawei MateBook X Pro et son cousin, le MateBook 14.

Ces deux appareils sont équipés d'écrans OLED, mais aussi et surtout de puces Intel « Meteor Lake » de toute dernière génération. Ils pourraient néanmoins être les derniers de Huawei autorisés à embarquer des puces fabriquées par le géant américain.

Intel chez Huawei… c'est fini ?

C'est en tout cas ce que rapporte Reuters. On apprend en effet que les autorités américaines auraient purement et simplement révoqué les licences dérogatoires accordées à Huawei pour lui permettre d'obtenir des processeurs Intel et les puces de Qualcomm, et ce, en dépit des sanctions qui lui étaient autrement imposées.

D'après l'agence de presse, cette mesure aurait été prise avec effet immédiat, et les entreprises en auraient été informées le mardi 7 mai, soit le jour même de la conférence de Huawei aux Émirats arabes unis. C'est là une bien mauvaise nouvelle, qui pourrait fortement contrarier la stratégie de la marque en Occident, mais qui ferait aussi perdre à Intel et Qualcomm un client majeur.

Le nouveau Huawei MateBook X Pro © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Le nouveau Huawei MateBook X Pro © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

De nouvelles sanctions américaines

Le lancement du MateBook X Pro, équipé d'un processeur Intel Core Ultra 9 dopé à l'IA, semble avoir été le déclencheur de cette nouvelle sanction. Certains représentants du Parti républicain auraient en effet jugé que la vente à Huawei de processeurs Intel de dernière génération était incompatible avec la politique menée contre la marque depuis près de 7 ans. Cette politique est marquée par des sanctions très strictes prises à l'encontre de Huawei, d'abord sous le mandat de Donald Trump, puis sous l'administration de Joe Biden.

Cet ensemble de mesures avait notamment conduit à l'interdiction des dispositifs télécom de Huawei sur certains territoires, mais aussi à restreindre fortement l'accès du géant chinois aux technologies américaines… tant sur le plan logiciel que matériel.

Si l'accès de Huawei aux processeurs d'Intel est effectivement révoqué, on peut imaginer que la marque cherchera à acheter un maximum de ces puces tant qu'elle le peut encore, puis qu'elle accélérera fortement le développement de ses propres processeurs HiSilicon Kirin à l'aide du fondeur chinois SMIC (soutenu par Pékin pour remplacer tant bien que mal TSMC). Cette décision conduirait probablement à un nouveau repli de Huawei sur le marché chinois, mais aussi sur les marchés indien et russe, entre autres. L'Occident, lui, pourrait voir la firme se faire encore un peu plus discrète à l'avenir.

Source : Reuters