Pour Huawei, la situation semble de plus en plus désespérée. Alors que tous les recours permettant, sous conditions, aux entreprises américaines de commercer avec le géant chinois ont échu aujourd’hui, il semblerait maintenant que les fondeurs chinois lui fassent faux-bond.
Le site DigiTimes rapporte que les fournisseurs chinois de Huawei ont dorénavant suspendu toutes leurs expéditions afin de se conformer aux sanctions américaines. Entre se montrer solidaires et risquer de se mettre les États-Unis à dos, le choix aurait été vite fait.
Huawei en manque de fournisseurs
Il ne reste plus beaucoup de cartes dans la main de Huawei. Dans l’impossibilité de commander des pièces à Qualcomm, Samsung, TSMC, MediaTek ou d’autres, le géant chinois se retrouve dans une situation sans précédent.
Dans un élan d’anticipation, Huawei aurait fait le nécessaire pour gonfler au maximum son stock de chipsets et d’écrans en vue du lancement prochain des Mate 40 et Mate 40 Pro. Deux smartphones qui, selon les dernières rumeurs, sortiront également hors de Chine, à l’instar des Mate 30 et P40.
Pour ce qui est des prochaines générations, en revanche, c’est le flou total. Huawei va devoir rapidement nouer de nouveaux partenariats, ou investir massivement pour être en mesure de concevoir elle-même les composants qui lui sont nécessaires.
Sharp refuse de prendre position
Se dessine alors un monde binaire où les entreprises travaillant avec Huawei seront bannies des USA, et vice-versa. Il faut dire que si la Chine produit massivement les technologies qui sont incluses dans nos appareils électroniques, celles-ci reposent en grande partie sur des brevets américains. Impossible pour les fondeurs chinois de perdre l’accès à ces précieuses ressources en se mettant à dos l’Oncle Sam.
Ce qui n’empêche pas certains fournisseurs de garder la tête haute. C’est notamment le cas du Japonais Sharp qui, dans une récente allocution de son président, affirmait se refuser à prendre parti dans la guerre commerciale qui oppose la Chine et les États-Unis. Sharp, entrée dans l’écurie Foxconn depuis maintenant deux ans, continuera de faire des affaires avec les deux pays sans distinction.
De quoi creuser un sillon que, peut-être, d’autres entreprises emprunteront. À défaut, Huawei pourrait bien être forcée de recentrer son activité sur d’autres domaines moins impactés par les sanctions américaines.
Source : DigiTimes