À la rentrée, Huawei, désormais premier constructeur mondial de smartphones, devrait présenter ses Mate 40 et Mate 40 Pro. Deux nouveaux appareils qui, sauf improbable retournement de situation, continueront de faire l’impasse sur toutes les applications et services Google.
Une nouvelle gamme de smartphones qui, comme d’habitude, sera équipée du nec plus ultra de l’entreprise : les SoC Kirin. Mais cela sera la dernière fois… avant un passage sur les plateformes de Qualcomm ?
TSMC s’est retiré de la partie
Vous ne l’ignorez pas : dans la guerre commerciale que se livrent Pékin et Washington, Huawei a fait office de fusible. Conséquence du placement de l’entreprise sur l’entity list américaine, toutes les compagnies qui utilisent des technologies américaines sont désormais interdites de commercer avec Huawei. TSMC, l’un des plus gros fondeurs de micro-processeurs du monde, fait partie de celles-ci.
En mai dernier, TSMC a annoncé qu’il ne prendrait plus aucune commande de la part de Huawei. Or, Taiwan Semiconductor Manufacturing Co est justement le plus gros fournisseur du géant chinois pour ses SoC Kirin. En effet, si Huawei conçoit lui-même ses processeurs via sa filiale HiSilicon, il n’a pas la capacité de production nécessaire pour les assembler à grande échelle et se repose donc sur TSMC.
Huawei devrait être capable de se débrouiller pour son prochain line up d’appareils. Mais en ce qui concerne l’hypothétique Huawei P50, et plus encore le Huawei Mate 50, il devra sinon trouver un autre constructeur, opter pour une puce concurrente. L’abandon des puces Kirin a d’ailleurs déjà été officialisé par Yi Chengdong, CEO de Huawei Consumer Business.
Qualcomm milite pour avoir le droit de fournir Huawei
Qualcomm, l’entreprise américaine qui conçoit les SoC Snapdragon équipant l’immense majorité des smartphones Android, serait en train de se livrer à un intense lobbying aux États-Unis afin d’obtenir un blanc-seing l’autorisant à commercer avec Huawei. Le Wall Street Journal rapporte que Qualcomm essaie de lever les restrictions afin de pouvoir être intégré dans les smartphones 5G de Huawei.
Une manœuvre, raconte le journal, qui lui permettrait d’éviter de passer à côté de « milliards de dollars » et d’épargner des centaines d’emplois. Pour cause : pendant que Qualcomm doit se conformer aux exigences américaines, ses concurrents comme MediaTek ou Samsung ont le champ libre pour commercer avec Huawei et, potentiellement, remporter l’hypothétique appel d’offres.
D’autres entreprises, notamment Intel, Micron ou Xilinx, ont déjà obtenu un passe-droit de la part de l’administration américaine pour commercer avec les OEMs concernées par les restrictions. Si rien n’est encore gagné, on imagine que le spectre d’un contrat à plusieurs milliards de dollars pourrait motiver les intéressés à lâcher du leste à Qualcomm sur ce dossier.
Via : Android Community