Un stand de Huawei © Andrew Sozinov / Shutterstock
Un stand de Huawei © Andrew Sozinov / Shutterstock

Huawei continue d'avancer dans la voie de l'auto-suffisance avec son smartphone Huawei Pura 70. Un appareil qui, à l'intérieur, embarque de plus en plus de technologie chinoise.

Quand, en 2019, Washington avait décidé de couper l'accès de Huawei, il semblait presque assuré que le constructeur de téléphone chinois allait péricliter, au vu de sa dépendance très forte aux composants produits à l'étranger, et notamment aux États-Unis. Mais en quelques années, le géant de Shenzhen a réussi à retomber sur ses pieds, pour petit à petit produire seuls des appareils de qualité, et même sortir un smartphone 5G. Une prouesse, qui nécessitait la production autonome d'une puce très avancée de 7 nanomètres, et qui inquiète depuis les États-Unis. Et ça ne semble pourtant qu'une étape dans le chemin de l'autonomie du fabricant.

Une puce de mémoire flash NAND made in Huawei

Le Huawei Mate 60 Pro avait déjà été un éclair dans le ciel pour les États-Unis, avec l'intégration sous le capot d'une puce Kirin 9000s, gravée avec une précision de 7 nanomètres. Une réussite qui, si elle se situait encore loin de ce qui se fait de mieux dans le domaine (la puce A17 Pro de l'iPhone 15 Pro est ainsi gravée en 3 nanomètres), montrait tout de même que les sanctions ne faisaient que relativement ralentir le développement chinois.

C'est ce que prouvent les découvertes du spécialiste de la réparation en ligne iFixit et de la société de consultants TechSearch International, qui ont ouvert le capot du dernier Pura 70. Un smartphone qui est encore plus « auto-suffisant » que le Mate 60 Pro. En effet, l'appareil bénéficie d'une part d'une puce avancée basée sur la Kirin 9000s, produite par le fondeur local Semiconductor Manufacturing International Corp (SMIC), qu'ils ont baptisé Kirin 9010.

De l'autre, peut-être plus important, le Pura 70 embarque une puce de mémoire flash NAND, dont, selon les deux spécialistes, plusieurs éléments indiquent qu'elle aurait été fabriquée par la filiale de Huawei, HiSilicon. Pour comparaison, le même composant du Huawei Mate 60 Pro avait été fourni par l'entreprise sud-coréenne SK Hynix.

Le Huawei Pura 70 © Huawei
Le Huawei Pura 70 © Huawei

Un téléphone plus chinois que le Huawei Mate 60 Pro

Les investigations de deux entreprises, dont Reuters se fait l'écho, ont par ailleurs pu amener à observer que d'autres composants de ce smartphone avaient été construits par des fournisseurs chinois, montrant que Huawei est au cœur d'un écosystème local qui lui permettrait de s'en sortir.

« Bien que nous ne puissions pas fournir un pourcentage exact, nous dirions que l'utilisation de composants nationaux est élevée, et certainement plus élevée que dans le Mate 60 » explique ainsi le technicien chez iFixit, Shahram Mokhtari.

D'après iFixit, la prochaine étape dans ce développement pourrait être la mise au point par SMIC de puces gravées à 5 nanomètres. Un bond en avant qui serait attendu d'ici à la fin de l'année par les spécialistes. De quoi inquiéter un peu plus aux États-Unis, et donner envie de lancer de nouvelles vagues de sanctions ?

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Source : Reuters