Difficile de rester l'un des plus grand fournisseur de smartphones au monde lorsque les composants de ces derniers viennent à manquer. Le géant chinois Huawei admet être à court de puces pour ses appareils, en raison des sanctions américaines en cours contre lui.
Alors que ces sanctions ont déjà été reconduites jusqu'à mai 2021 au moins, Huawei ne disposera plus, à compter du mois prochain, de ses puces Kirin.
Un Mate 40 court-circuité au berceau
L'annonce a été faite par Richard Yu, P.D.-G. de l'unité commerciale grand public d'Huawei, dans une déclaration à Associated Press. Lors d'une conférence, le 7 août, le dirigeant a déclaré que « malheureusement, suite
à la deuxième série de sanctions américaines, nos producteurs de puces n'ont accepté les commandes que jusqu'au 15 mai. La production se terminera le 15 septembre », évoquant la production de « la dernière génération de puces haut de gamme Kirin d'Huawei. »
Cette puce doit notamment équiper le Mate 40, que le constructeur avait prévu pour une commercialisation en septembre ou octobre. En juin, Huawei se disait encore dans les temps pour tenir ces délais.
Effets à retardement
Les Etats-Unis ont accusé Huawei d'aider les services de renseignement chinois, ce dont le constructeur s'est toujours défendu. Malgré ces dénégations, l'administration Trump a ensuite placé Huawei et 114 de ses filiales sur une liste noire.
Cela a d'abord signifié que les entreprises américaines ne pouvaient plus vendre leurs technologies au géant chinois sans l'autorisation express du gouvernement américain. Cela a également signifié qu'Huawei ne peut plus faire affaire avec Google, l'empêchant d'obtenir une licence Android pour ses smartphones.
Mais l'administration Trump a ensuite touché au matériel, bloquant les livraisons de semi-conducteurs à Huawei et précisant vouloir « cibler stratégiquement l'acquisition par Huawei de semi-conducteurs, qui sont le produit direct de certains logiciels et de certaines technologies américaines. » C'est suite à cette décision que Taiwan Semiconductor Manufacturing Co. (TSMC), le plus grand fabricant de semi-conducteurs au monde, aurait annulé les commandes de l’unité HiSilicon de Huawei en mai.
Après un premier semestre de sursis, au cours duquel le constructeur chinois a enregistré une croissance de 13% et est devenu le plus gros constructeur de smartphones devant Samsung, il semble finalement subir les effets de son bannissement. Richard Yu l'admet, déclarant qu'« Huawei n'a pas la capacité de fabriquer ses propres puces » et ajoutant : « C'est une très grande perte pour nous. »
Source : The Verge, Associated Press, Caixin