Si l'opérateur Free Mobile est celui qui a le plus étendu son réseau 5G, c'est SFR qui demeure le plus en avance sur la bande 3,5 GHz, le meilleur compromis entre portée et débit en France.
L'Agence nationale des fréquences (ANFR), a publié cette semaine son observatoire du déploiement des réseaux mobiles, parmi lesquels 5G et 4G, dont les données sont arrêtées au 1er janvier 2022. À cette date, 31 645 sites 5G sont autorisés en métropole, et 55 801 sites 4G. Nous allons voir que les données livrées par l'agence sont interprétables de différentes manières. Il existe à la fois une distinction entre le « statut » de ces sites 5G, et les fréquences qui les équipent, qui d'ailleurs font de Free Mobile et SFR des leaders du nouveau 5G, selon le point de vue. Voyons tout cela.
Free Mobile, leader 5G en nombre de sites techniquement opérationnels…
Concernant les sites 5G en France, il convient de faire une distinction entre les sites « autorisés » (42 466) et ceux « techniquement opérationnels » (27 382). Pour offrir un résultat du point de vue de l'utilisateur, nous évoquerons donc le nombre de sites techniquement opérationnels, qui sont des sites qui ont été autorisés et qui émettent bien des ondes radio. Il est en revanche possible que certains de ces sites ne soient pas encore commercialement ouverts, restons transparents.
Sur la totalité des sites 5G techniquement opérationnels sur les différentes bandes de fréquences, c'est Free Mobile qui domine le tableau des données, avec 13 578 sites. Bouygues Telecom (5 940), SFR (4 818) et Orange (3 046) suivent. Le classement est le même s'agissant du nombre de sites 5G globalement autorisés.
Là où l'étude des données de l'ANFR devient intéressante et en dit long sur la stratégie des opérateurs et sur les « vrais » leaders de la 5G en France, c'est lorsque nous découpons ces premiers chiffres, bande par bande de fréquence.
…mais un leader en trompe-l'œil
En France, quatre bandes de fréquences permettent aux opérateurs de fournir un service 5G aux abonnés. Si la bande 1 800 MHz est désormais autorisée en Guyane, en métropole, trois bandes sont exploitées. La plus importante, au regard de ses bénéfices portés et débits, est la bande 3,5 GHz (3 500 MHz), dite « bande cœur ». Pour bénéficier de débits conformes aux attentes technologiques du réseau mobile de cinquième génération, c'est donc cette bande qu'il convient de prendre comme référence.
Et ici, le leader ne s'appelle pas Free Mobile, mais SFR. L'opérateur au carré rouge présente en effet 2 829 sites opérationnels en métropole sur cette bande, contre 2 699 pour Orange, 2 514 pour Free Mobile et 2 498 pour Bouygues Telecom. Ces derniers mois, il est à noter que l'écart entre les opérateurs s'est grandement resserré, et que Free Mobile a nettement accéléré la mise en service de sites 5G en 3,5 GHz.
Free Mobile inonde une large partie du territoire métropolitain en 5G grâce à son exploitation de la bande basse 700 MHz, déjà utilisée pour la 4G. Rappelons que si la pénétration à l'intérieur des bâtiments est extrêmement efficace (de 500 m à 2 km de portée) avec cette bande, elle n'offre pas d'augmentation significative de débit par rapport à la 4G.
Les autres opérateurs comptent plutôt sur une autre bande basse (2,1 GHz ou 2 100 MHz) pour étendre leur couverture 5G. Déjà utilisée par la 4G, elle offre de meilleurs débits, mais elle reste classée dans la catégorie des « bandes basses » elle aussi. La bande 3,5 GHz, elle, n'offre qu'une portée de 400 à 800 m, mais permet des débits bien supérieurs tout en offrant aux opérateurs une réponse à la saturation des réseaux actuels.
Source : ANFR
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