Si l'Europe ne devrait pas poser de problème, des perturbations dans le ciel des États-Unis auraient des effets sur le reste de la planète.
Beaucoup redoutent ou craignent les effets pervers de la 5G, à commencer par une plus grande vulnérabilité faisant poindre des risques accrus de cybercriminalité ou de potentielles conséquences sur notre santé. Il y a quelques jours, Neil Jacobs, Directeur intérimaire de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), a jeté une bombe en détaillant les causes que pourraient avoir la 5G sur les prévisions météorologiques.
L'Europe n'y est pour rien, soutient l'ANFR
Les explications de Neil Jacobs ont été reprises dans le monde entier. Le docteur indique notamment que l'arrivée de la 5G dans la bande millimétrique 26 Ghz (celle privilégiée par l'Union européenne) pourrait affecter les satellites d'observation de la Terre, causant une possible réduction de 30 % de la fiabilité des prévisions météorologiques. Jacobs va même plus loin en parlant d'un retour aux années 80, ce qui n'est pas très optimiste, il faut l'avouer.L'Agence nationale française des fréquences (ANFR) a tenu à faire le point sur cette question. Dans un communiqué publié le mardi 4 juin, elle rappelle que du côté européen, les conditions techniques imposées n'auront aucune conséquence sur les prévisions météorologiques et garantissent la protection des satellites.
Un brouillage américain des satellites 100 fois plus élevé que les limites européennes
En revanche, le problème viendrait d'outre-Atlantique, aux États-Unis. Là-bas, « des décisions de mise aux enchères de la partie basse de la bande 26 GHz (proche de la bande passive) ont été prises sans que l'administration américaine n'étudie le brouillage des satellites d'observation de la Terre », indique l'ANFR. Le pendant américain de l'Arcep, qui a un rôle prépondérant de régulateur, n'inclut en réalité pas de limite pour protéger la bande et éviter sa surcharge.Le gouvernement américain s'estime sûr de son fait et considère que sa réglementation est suffisante, et qu'elle ne sera pas modifiée. Sauf que celle-ci « permet un brouillage des satellites 100 fois plus élevé que les limites européennes », note l'agence française.
Ainsi, et même si l'Europe n'a aucune incidence directe, il suffit qu'un seul acteur sorte des clous pour que les prévisions météorologiques soient affectées. La faute à l'atmosphère, qui est unique... Tout ce beau monde aura en tout cas l'occasion d'en débattre lors de la prochaine Conférence Mondiale des Radiocommunications, en novembre prochain. Cette dernière permettra de fixer les limites apposées au Règlement des Radiocommunications appliqués par l'ensemble des États, USA compris.
Source : ANFR