Sans surprise, le constructeur chinois Huawei est déjà impliqué dans la construction de réseaux 5G pour quatre opérateurs britanniques. Toutefois, le gouvernement britannique pourrait décider d'une restriction partielle à totale concernant Huawei.
Cela coûterait plus de 7,5 milliards d'euros à l'économie et entraînerait jusqu'à deux ans de retard dans la disponibilité de la technologie. Un scénario assez peu probable, tandis que Donald Trump assouplit sa position vis-à-vis de la société chinoise. Le gouvernement britannique est dans une situation délicate alors que le Royaume-Uni ambitionne de devenir un leader mondial de la 5G.
Huawei engagé auprès de quatre opérateurs britanniques
Au mois de mai, Donald Trump a ordonné que Huawei soit considéré comme une menace pour la sécurité nationale, conduisant les entreprises américaines à prendre leurs distances avec le constructeur chinois. Les Etats-Unis ont aussi fait pression sur d'autres pays afin qu'ils cessent d'utiliser les équipements de Huawei, notamment auprès de leurs alliés, avec lesquels ils envisagent même de cesser le partage d'informations classifiées s'ils poursuivent leurs relations avec l'entreprise chinoise.Voici donc une révélation qui pourrait exacerber les tensions entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis. En effet, Huawei construit les réseaux 5G de six villes où l'opérateur Vodafone a été mis en service. Également, il participe aux chantiers de centaines de sites 5G pour l'opérateur EE. Enfin, le constructeur chinois a remporté les contrats pour construire les réseaux 5G des opérateurs Three et O2. Et le gouvernement britannique n'a pas encore pris position pour interdire ces travaux de l'entreprise chinoise.
Une restriction coûterait deux ans de retard et plus de 7,5 milliards d'euros
Huawei a déjà signé pour la construction de 50 réseaux 5G partout dans le monde, pour environ 150 000 stations de base. Le Royaume-Uni s'est fixé comme objectif d'être un leader mondial de la 5G. Cependant, une restriction partielle à totale sur Huawei pourrait entraîner 18 à 24 mois de retard de disponibilité pour la 5G. Mais aussi un coût estimé entre 5 et 7,6 milliards d'euros. Et donc, l'incapacité pour le pays d'atteindre son objectif.Selon Matthew Howett, fondateur et analyste chez Assembly, « les opérateurs utilisent tous Huawei dans une certaine mesure - ils en sont très satisfaits. Le gouvernement a d'énormes ambitions pour la 5G et ce qu'elle peut apporter à l'économie, et une mauvaise décision fondée sur la politique pourrait sérieusement empêcher que cela devienne une réalité ».
Il rappelle également qu'au mois de décembre, le réseau 4G de l'opérateur O2, basé sur la technologie de la société suédoise de télécommunications Ericsson, s'est arrêté pendant 24 heures, impactant 30 millions d'utilisateurs. « Si nous avions interdit Huawei et que tout le monde utilisait Ericsson, nous aurions eu une journée sans couverture mobile, sur n'importe quel réseau ». Et puisque Donald Trump semble assouplir sa position vis-à-vis de Huawei, ce dernier devrait finalement bel et bien poursuivre le déploiement du réseau 5G au Royaume-Uni.
Source : The Guardian