Le processus d'acquisition des fréquences 5G pour les opérateurs n'est pas du goût de Free et de Bouygues Télécom. Ces derniers craignent de voir leurs concurrents, Orange et SFR, prendre un avantage déterminant, grâce à leur puissance financière. Explications.
Dans une période marquée par des résultats mitigés pour Free au premier semestre 2019, son P.-D.G., Xavier Niel, s'est élevé contre le processus d'enchères mis en place par l'Arcep pour la 5G. Une contestation à laquelle se joint également Bouygues Télécom.
Un processus mêlant prix fixe et enchères
En effet, pour pouvoir proposer cette nouvelle technologie à ses abonnés, les opérateurs doivent faire une demande auprès de l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes). Celle-ci est alors chargée de répartir la bande de fréquences de 310 MHz entre les différents concurrents.Pour cela, l'organisme a décidé d'allouer, à prix fixe, un segment de 40 MHz à chaque opérateur. À la suite de cela, chaque tranche supplémentaire de 10 MHz fera l'objet d'une mise aux enchères et reviendra donc au plus offrant.
Un système favorisant Orange et SFR ?
Or, d'après Free et Bouygues Télécom, un bloc de 40 MHz s'avère insuffisant pour proposer un service 5G de qualité. Par conséquent, seules les entreprises avec la meilleure assise financière seront en mesure d'acquérir une bande de fréquences convenable, via des enchères élevées... Ce qui ferait le jeu d'Orange et de SFR, qui disposent de moyens supérieurs à ceux de leurs deux concurrents.Pour remplacer ce système, qu'ils jugent inéquitable, Free et Bouygues Télécom demandent donc que le bloc de base à prix fixe comprenne « au moins 60 MHz », avant que le reste du spectre ne soit mis aux enchères. Le but annoncé est bien de maintenir une véritable concurrence dans le secteur des télécoms et d'éviter de devoir attendre la 6G pour redistribuer les cartes.
Source : Les Echos