Le gouvernement a fixé un prix de réserve qui lui rapportera beaucoup d'argent, bien plus que ce que l'Arcep espérait, et qui fait bondir les opérateurs télécoms de leur siège.
Dans son édition web de dimanche, le journal Les Échos a publié une interview d'Agnès Pannier-Runacher. La secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances a annoncé le prix de réserve fixé par le gouvernement s'agissant des enchères 5G. Elles débuteront ainsi à 2,17 milliards d'euros, un montant qui pourrait rapidement s'envoler si l'attribution des fréquences proposées est âprement disputée.
Le gouvernement et l'Arcep ne sont plus sur la même longueur d'onde
La révélation du prix minimal des enchères 5G témoigne d'une certaine incompréhension chronique entre le gouvernement et l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (souvenez-vous de l'affaire Orange qui avait marqué la fin de l'été). Alors que l'Arcep estimait à 1,5 milliard d'euros le montant maximal du prix de réserve, l'État a préféré écouter l'avis d'une autre autorité indépendante, la Commission des participations et des transferts (CPT).Fréquences 5G : l'Arcep détaille les modalités et le calendrier de la bande 3,4 - 3,8 GHz
« Le plancher que nous soumettrons à la concertation nous semble raisonnable », estime Agnès Pannier-Runacher, qui réfute toute volonté de maximiser le montant des enchères, préférant évoquer les obligations de couverture du territoire et les efforts fournis par les acteurs. La secrétaire d'État anticipe même un potentiel avis négatif de l'Arcep, rappelant que « c'est son rôle, mais son avis n'est pas liant ». Ambiance.
Le montant de départ des blocs additionnels fixé
Dans la pratique, donc, sur les 310 MHz de fréquences attribuées, chaque opérateur pourra bénéficier d'un premier bloc de 50 MHz pour un prix unitaire de 350 millions d'euros, garantissant ainsi 1,4 milliard d'euros pour l'État.Reportage : VR, son, data, l'Orange Vélodrome devient le premier stade connecté en 5G de France
Ensuite, nous vous expliquions dans nos colonnes il y a quelques jours qu'une procédure d'enchères sera organisée pour attribuer les fréquences restantes encore disponibles, une fois la phase d'engagements passée. Celle-ci permettra à Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free d'acquérir des blocs additionnels de 10 MHz chacun (11 blocs au total), dont le montant minimal a été fixé à 70 millions d'euros. Voilà comment on en arrive au montant de départ de 2,17 milliards d'euros.
Fréquences #5G : nous garantissons un bloc de fréquences de 200 MHz dit "socle de service public" et sur la partie restante de 110 MHz nous laissons opérer la concurrence de marché entre opérateurs. https://t.co/MfsMohnEOd
— Agnès Pannier-Runacher (@AgnesRunacher) November 25, 2019
L'État mise sur les surenchères, ce qui ne plaît pas aux télécoms
La 5G étant déjà un enjeu marketing important, alors même que sa commercialisation ne devrait finalement intervenir que sur la fin de l'année 2020, les opérateurs joueront sans doute des coudes pour se vanter d'offrir le meilleur service à leurs abonnés. Les surenchères devraient donc être au rendez-vous, ce qui fera gonfler mécaniquement la facture, et accroître les revenus de l'État, qui miserait secrètement sur 4 milliards d'euros.« Nous sommes dans une équation inédite avec des opérateurs qui n'ont jamais eu autant d'obligations d'investissement et un montant potentiellement engagé dans les fréquences aussi important. Cette équation n'est pas cohérente avec qui ce qui a été avancé ces derniers mois par le gouvernement », a pour sa part regretté Arthur Dreyfuss, le Président de la Fédération française des télécoms, qui s'est exprimé en leur nom.
Source : Les Échos
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