Le PDG de l'opérateur historique s'est prononcé sur l'affaire Huawei lors de la présentation de ses vœux, jeudi. Pour lui, l'équipementier chinois ne doit pas être écarté du réseau français.
Ce n'est un secret pour personne, et nous vous l'avons rappelé plusieurs fois ces dernières semaines sur Clubic. Si Free privilégie Nokia et Ericsson comme équipementiers 5G, les trois autres opérateurs de télécommunications du marché français, à savoir SFR, Bouygues Telecom et Orange, n'ont pas l'intention de se priver de la technologie Huawei pour développer leurs réseaux respectifs. Stéphane Richard, le PDG d'Orange, l'a clairement rappelé jeudi 23 janvier.
Stéphane Richard, pas tout à fait sur le même longueur d'onde que Thierry Breton
Pour le numéro 1 d'Orange, les choses sont on ne peut plus simples : « Je suis contre l'exclusion de Huawei ». Stéphane Richard considère qu'une exclusion du géant chinois mettrait dans la panade les opérateurs de toute l'Union européenne.Pour Thierry Breton, écarter Huawei ne retardera pas le développement de la 5G en Europe
Sous pression des États-Unis, plusieurs pays européens sont encore indécis quant au sort à réserver à la firme de Shenzhen. La décision du Royaume-Uni est imminente, et l'Allemagne a massivement équipé ses réseaux 3G et 4G d'équipements Huawei (à 60 %), ce qui compliquerait un passage à la 5G sans les infrastructures chinoises.
La déclaration du patron de l'opérateur français fait en tout cas écho à celle de l'ancien patron de France Télécom, ex-ministre et désormais Commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, qui a déclaré quelques jours plus tôt que privilégier des équipementiers du continent ne retarderait pas le développement de la 5G dans l'Union, sous-entendant donc que l'Europe peut se passer des équipementiers chinois comme Huawei.
Écarter Huawei ? « C'est un pas que je ne franchis pas », dixit le boss d'Orange
Stéphane Richard, lui, ne partage pas l'optimisme de l'ex-PDG d'Atos quant à une mise à l'écart de Huawei. « J'espère que ça ne va pas conduire à une exclusion de fait des Chinois et notamment de Huawei sur la scène européenne qui, je pense, serait contraire aux intérêts de l'Europe et par ailleurs poserait des problèmes importants à la plupart des opérateurs européens ».5G : l'Anssi commencera à délivrer des autorisations dès février, Huawei dans l'expectative
Et le dirigeant de poursuivre : « Je peux parfaitement admettre que l'on fasse jouer une préférence européenne (Ndlr : comprenez Ericsson et Nokia), d'autres privilégient leurs entreprises. Mais doit-on écarter Huawei ? C'est un pas que je ne franchis pas ».
Il se dit toutefois favorable à l'établissement de règles claires sur le sujet de la 5G au niveau européen, mais affirme avoir « l'impression que l'idée est que ceux qui construisent et exploitent les réseaux se fichent totalement de la sécurité et cela m'embête ». Le PDG d'Orange a rappelé que les opérateurs prenaient très au sérieux la sécurité des différents réseaux.