Alors que le déploiement de la 5G est désormais sérieusement engagé, une poignée d'opérateurs se tournent déjà vers la 6G. C'est le cas - entre autres - du coréen LG et du chinois Huawei.
Le japonais Docomo vient à son tour d'annoncer ses propres prévisions pour « l'ère 6G » et un lancement commercial en 2030. À ses yeux, les futurs réseaux dépendront essentiellement de l'intelligence artificielle.
Vous avez dit Skynet ?
Un livre blanc a été publié par la compagnie vendredi 24 janvier. Docomo, qui dit étudier la 6G depuis 2018, estime qu'elle sera indispensable pour l'expansion de l'intelligence artificielle. Selon l'entreprise, l'IA ne sera alors plus associée à des tâches spécifiques, mais constituera un ensemble de réseaux digitaux pouvant mettre en relation des systèmes spécifiques (par exemple dédiés au transport ou à la production).En connectant l'ensemble de ces systèmes, la 6G pourrait assurer l'ensemble des étapes de fabrication d'un objet, de l'achat ou de l'extraction des matières premières à son assemblage final. Le site VentureBeat compare ce réseau à notre cerveau, métaphore selon laquelle la 6G ferait office de système nerveux et où chaque élément relié serait un organe sensoriel. Docomo explique ainsi que « l'IA reproduit le monde réel dans le cyberespace et l'émule au-delà de ses contraintes ». À terme, l'opérateur estime que les ordinateurs pourraient même prévoir des situations à venir et effectuer leurs propres recherches.
La 6G apporterait également ce que Docomo nomme une « fusion cyber-physique ». L'opérateur affirme ainsi qu'« il deviendra possible pour le cyber-espace d'aider les pensées et actions humaines en temps réel, à travers des appareils portatifs et des micro-dispositifs intégrés au corps humain ». La 6G doit enfin développer des pratiques comme la télémédecine, l'enseignement à distance ou le télétravail, et modifier les rapports sociaux.
100 fois supérieure à la 5G
D'après Docomo, la clé du développement de la 6G et de l'intelligence artificielle résidera dans une latence ultra-faible, car celle-ci devra être en mesure d'intégrer rapidement des données issues du monde réel.L'opérateur s'avance-t-il trop ? Il est en effet encore tôt pour affirmer avec certitude ce que la 6G pourra apporter en termes d'usages, mais la publication montre qu'avec la Chine et la Corée du Sud, le Japon suit de près le développement de cette technologie. Les opérateurs se cantonnent à estimer un débit 100 fois supérieur à celui de la 5G. Or en juin dernier, l'IEEE (une association de 400 000 informaticiens, ingénieurs et spécialistes des télécommunications) a affirmé que l'ère de la 6G devait voir l'arrivée sur le marché d'ordinateurs dont la capacité de calcul serait comparable avec celle du cerveau humain.
L'organisme a déclaré : « Si l'on considère la croissance de la puissance de calcul selon la loi de Moore [ la loi régissant l'évolution de la puissance des ordinateurs, ndlr. ], nous pouvons estimer que la somme de 1 000 dollars (le prix d'un smartphone actuel) permettra, en 2036, d'acheter un ordinateur avec une capacité de calcul semblable à celle du cerveau humain ».
Source : VentureBeat