5G : l'Union européenne livre ses recommandations, sans exclure Huawei mais en maintenant la pression

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 29 janvier 2020 à 15h31
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Bruxelles a approuvé, mercredi, la fameuse boîte à outils de mesures à appliquer pour assurer la sécurité des réseaux 5G de la zone. Huawei, sans être nommée, se retrouve dans une position inconfortable.

La Commission européenne a publié, mercredi 29 janvier, ses recommandations sur le déploiement des futurs réseaux 5G en Europe en approuvant la boîte à outils de l'Union européenne et en dévoilant les prochaines étapes s'agissant de la technologie de cinquième génération, qui devrait générer des recettes de l'ordre de 225 milliards d'euros en 2025. Officiellement, l'UE n'exclut aucun équipementier, mais invite cependant les pays membres à le faire, si certains considèrent qu'un « haut risque » pèse sur leur sécurité.

La boîte à outils de l'UE n'écarte pas de possibles exclusions de la 5G européenne

Depuis près d'un an, les États membres ont pu recenser à la fois les risques et les vulnérabilités en matière de sécurité des réseaux 5G et fabriquer cette fameuse boîte à outils. Celle-ci offre aux États une réponse aux risques recensés, même ceux liés à des facteurs non techniques, comme le risque d'ingérence d'acteurs étatiques qui se situeraient hors de l'Union européenne, ou bien appuyés par un État.


Les États de l'UE sont invités à renforcer leurs exigences de sécurité et à évaluer les profils de risque des fournisseurs. En outre, la boîte à outils enjoint aux États membres de mettre en œuvre des restrictions utiles envers les fournisseurs qui seraient considérés comme à haut risque. La Commission évoque même la possibilité « de procéder aux exclusions nécessaires pour les actifs essentiels considérés comme critiques et sensibles [...], et de mettre en place des stratégies pour assurer la diversification des fournisseurs ».

Un blanc-seing offert aux États membres pour exclure les entreprises à « haut risque »

Par cette formule des autorités européennes, il faut comprendre que si Huawei et les autres équipementiers chinois ne sont pas exclus des réseaux 5G européens, l'UE offre un blanc-seing aux États membres pour le faire.


Une recommandation sans surprise appuyée par Thierry Breton, le commissaire au Marché intérieur : « L'Europe possède tous les atouts nécessaires pour mener la course aux technologies. Qu'il s'agisse de développer ou de déployer la technologie 5G, notre industrie a déjà pris un bon départ. Aujourd'hui, nous dotons les États membres, les opérateurs de télécommunications et les utilisateurs dans l'UE des outils nécessaires pour construire et protéger une infrastructure européenne présentant les normes de sécurité les plus élevées, afin que nous puissions tous tirer pleinement parti des possibilités qu'offre la 5G ».

Les prochains mois seront décisifs pour les équipementiers

La Commission invite les États de l'Union européenne à mettre en œuvre l'ensemble des mesures recommandées dans les conclusions contenues dans la boîte avant le 30 avril 2020. Un rapport conjoint est par ailleurs attendu sur le bureau de la Commission avant le 30 juin prochain.


« La 5G offre d'énormes possibilités. Cette technologie se met au service de la médecine personnalisée, de l'agriculture de précision et des réseaux énergétiques capables d'intégrer tous les types d'énergie renouvelable », rappelle la Vice-présidente de la Commission Margrethe Vestager, tout en précisant qu' « elle aura des effets positifs, mais uniquement si nous pouvons garantir la sécurité de nos réseaux ». La position de l'Union européenne est maintenant claire.

Source : Communiqué de presse
Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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jedi1973

c’est quand meme fantastique qu’ils ont pas fait ca pour la 4G, quand il y a eu le scandale Edouard snowden sur les ecoutes a grande echelle de TOUTES les communications quasi monde entier. Les equipement americains ( erikson, etc…) n’ont pas etés bannis pour autant. Et pourtant, pour la Chine, sans aucunes preuves, ni faits, on se mefie et on bannit !!! tout ca n’est qu’une guerre commerciale dont je suis pas sur que les ricains soient gagnants sur le moyen/long terme !!! On ne gagne pas a etre seul sur le marché… car sur le marché asiatique + Russie, + une partie de l’Europe soit en Huawei, il reste que des miettes aux ricains… Ils s’en prennent qu’a eux ! pour gagner qq dollars de Mo, ils ont appris aux asiatiques a fabriquer leurs technologies. Et aujourdhui, l’eleve a depassé la maitre ( c’est les asiatiques qui innovent, les americains copient) . Tant pis…Il est beau le rtour de baton de la productivité a outrance !!!

trollkien

Donc si je résume, le client lambda sera potentiellement épié par les chinois, et les clients « sensibles » seront épiés comme d’usage par les etats unis ?
J’ai bon ?

kellog89

Ericsson, c’est pas américain mais suédois. Pour le reste, tu as raison. Rien ne vaut la pluralité et la concurrence, ça permet aussi de limiter les risques.

Cmoi

Nous avons un grand équipementier européen comme Nokia (avec dedans l’ex-Alcatel français)…et les opérateurs veulent du Huawei parce que c’est moins cher: Tarifs obtenus grâce au dumping social, les subventions de l’État communiste chinois, voire (selon certains pays) de l’espionnage technologique…Il faut parfois savoir dire Non.

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