Bruxelles a approuvé, mercredi, la fameuse boîte à outils de mesures à appliquer pour assurer la sécurité des réseaux 5G de la zone. Huawei, sans être nommée, se retrouve dans une position inconfortable.
La Commission européenne a publié, mercredi 29 janvier, ses recommandations sur le déploiement des futurs réseaux 5G en Europe en approuvant la boîte à outils de l'Union européenne et en dévoilant les prochaines étapes s'agissant de la technologie de cinquième génération, qui devrait générer des recettes de l'ordre de 225 milliards d'euros en 2025. Officiellement, l'UE n'exclut aucun équipementier, mais invite cependant les pays membres à le faire, si certains considèrent qu'un « haut risque » pèse sur leur sécurité.
La boîte à outils de l'UE n'écarte pas de possibles exclusions de la 5G européenne
Depuis près d'un an, les États membres ont pu recenser à la fois les risques et les vulnérabilités en matière de sécurité des réseaux 5G et fabriquer cette fameuse boîte à outils. Celle-ci offre aux États une réponse aux risques recensés, même ceux liés à des facteurs non techniques, comme le risque d'ingérence d'acteurs étatiques qui se situeraient hors de l'Union européenne, ou bien appuyés par un État.Les États de l'UE sont invités à renforcer leurs exigences de sécurité et à évaluer les profils de risque des fournisseurs. En outre, la boîte à outils enjoint aux États membres de mettre en œuvre des restrictions utiles envers les fournisseurs qui seraient considérés comme à haut risque. La Commission évoque même la possibilité « de procéder aux exclusions nécessaires pour les actifs essentiels considérés comme critiques et sensibles [...], et de mettre en place des stratégies pour assurer la diversification des fournisseurs ».
Un blanc-seing offert aux États membres pour exclure les entreprises à « haut risque »
Par cette formule des autorités européennes, il faut comprendre que si Huawei et les autres équipementiers chinois ne sont pas exclus des réseaux 5G européens, l'UE offre un blanc-seing aux États membres pour le faire.Pour Thierry Breton, écarter Huawei ne retardera pas le développement de la 5G en Europe
Une recommandation sans surprise appuyée par Thierry Breton, le commissaire au Marché intérieur : « L'Europe possède tous les atouts nécessaires pour mener la course aux technologies. Qu'il s'agisse de développer ou de déployer la technologie 5G, notre industrie a déjà pris un bon départ. Aujourd'hui, nous dotons les États membres, les opérateurs de télécommunications et les utilisateurs dans l'UE des outils nécessaires pour construire et protéger une infrastructure européenne présentant les normes de sécurité les plus élevées, afin que nous puissions tous tirer pleinement parti des possibilités qu'offre la 5G ».
Les prochains mois seront décisifs pour les équipementiers
La Commission invite les États de l'Union européenne à mettre en œuvre l'ensemble des mesures recommandées dans les conclusions contenues dans la boîte avant le 30 avril 2020. Un rapport conjoint est par ailleurs attendu sur le bureau de la Commission avant le 30 juin prochain.« La 5G offre d'énormes possibilités. Cette technologie se met au service de la médecine personnalisée, de l'agriculture de précision et des réseaux énergétiques capables d'intégrer tous les types d'énergie renouvelable », rappelle la Vice-présidente de la Commission Margrethe Vestager, tout en précisant qu' « elle aura des effets positifs, mais uniquement si nous pouvons garantir la sécurité de nos réseaux ». La position de l'Union européenne est maintenant claire.
Source : Communiqué de presse