Pékin demande au gouvernement français de ne pas opérer une différence de traitement selon les équipementiers, et menace de perturber l'activité de Nokia et Ericsson en Chine.
Alors que l'Union européenne a offert une sorte de blanc-seing aux opérateurs et législateurs de toute la zone pour écarter des réseaux 5G tout équipementier qui ne présenterait pas les garanties sécuritaires nécessaires, des opérateurs comme Orange ou Free ont annoncé travailler exclusivement avec des acteurs européens. Cela embarrasse la Chine, qui pourrait riposter en prenant des mesures qui porteraient atteinte aux intérêts des concurrents de Huawei dans l'empire du Milieu.
L'équipementier Huawei pourrait encore être écarté du réseau 5G français
L'ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) va bientôt se prononcer sur les requêtes d'autorisation faites par les opérateurs télécoms français, et pourrait potentiellement barrer la route de Huawei, comme nous vous l'expliquions récemment sur Clubic.L'ambassade de Chine en France, qui se dit « profondément déçue et inquiète », a ainsi mis en garde les autorités hexagonales, dimanche 9 février, de ne pas écarter arbitrairement l'équipementier chinois au profit des équipementiers européens.
Si tel était le cas, « une différence de traitement des entreprises selon leur pays d'origine constituerait une discrimination patente et un protectionnisme déguisé », affirme le porte-parole chinois. Pour lui, un tel comportement irait « à l'encontre des principes de l'économie de marché et du libre commerce ».
La loi du talion pour la Chine ?
Pour transformer la mise en garde en mise en demeure, voire en menace, l'ambassade a ensuite changé de ton en indiquant que des mesures de rétorsion à l'égard des équipementiers européens Nokia et Ericsson pourraient être prises, et ce, directement sur le marché chinois de la 5G.5G : l'Union européenne livre ses recommandations, sans exclure Huawei mais en maintenant la pression
« La Chine a toujours accordé un traitement équitable à Nokia et Ericsson dans le déploiement des réseaux 5G en Chine et les a même autorisés à prendre part au déploiement du cœur des réseaux », peut-on lire dans le communiqué.
L'empire du Milieu, qui maintient fabriquer ses équipements sans aucun lien avec l'espionnage étatique, réfute tout risque technique ou sécuritaire, et fait face à une féroce opposition des États-Unis, qui tentent de convaincre leurs alliés d'en faire autant. En France, SFR et Bouygues Telecom, déjà partenaires de Huawei, n'ont pas encore publiquement livré leur position sur la firme de Shenzhen.
Source : Les Échos