Dénonçant des risques pour la santé et l'environnement, deux associations ont déposé des recours pour tenter d'empêcher le déploiement de la 5G en France.
Nous vous rapportions il y a peu que la Suisse a été contrainte de modérer le déploiement de la 5G sur son territoire pour répondre aux inquiétudes d'une partie de la population et à une opposition politique. En France, les associations commencent également à s'activer.
Un danger pour l'environnement ?
Agir pour l'Environnement et PRIARTEM ont déposé lundi 17 février dernier quatre recours devant le Conseil d'État dans le but d'obtenir le gel du déploiement de la 5G dans l'Hexagone.L'avocat des deux associations, Me François Lafforgue, estime qu'une « évaluation environnementale » est obligatoire pour autoriser le développement de la nouvelle génération de réseau. Il explique en effet que les textes sur lesquels s'appuient le gouvernement et l'Arcep se rapportent à « des plans ou programmes au sens de la réglementation européenne et du code de l'environnement ».
Les opposants à la 5G estiment que cette technologie va engendrer un bond de la consommation énergétique et de ressources, entre autres causé par le changement de matériel : antennes chez les opérateurs, smartphones chez les consommateurs.
L'impact sur la santé effraie aussi
Me François Lafforgue avance également d'autres arguments contre la 5G, notamment le fait d'appliquer le principe de précaution au regard de la santé publique, citant des « incertitudes » quant à l'impact sur le corps humain.Sophie Pelletier, Présidente de PRIARTEM-Electro-sensibles de France, ajoute craindre les conséquences des ondes sur le cerveau et les personnes manifestant des troubles d'électro-sensibilité. Elle évoque aussi « des suspicions de plus en plus importantes en termes de cancérogénicité ». Les études sont contradictoires à ce sujet, mais là encore est invoqué le principe de précaution.
Où en est le développement de la 5G en France ?
Le déploiement de la 5G a pris du retard chez nous. Des dissensions ont eu lieu entre l'Arcep et l'exécutif sur plusieurs points. De plus, une loi donnant les pouvoirs d'autorisation d'installations d'antenne à l'Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) a longtemps été débattue et modifiée avant d'être finalement votée et adoptée. Un texte qui aurait été mis en place (officieusement) pour contrôler les équipements Huawei.L'ARCEP attribue des fréquences 4G et 5G pro aux aéroports parisiens pour les dix prochaines années
Les enchères sur les fréquences 5G doivent débuter au printemps 2020, alors qu'elles auraient dû avoir lieu à l'automne dernier initialement. Les premières autorisations de l'Anssi doivent arriver très bientôt pour débuter le développement de l'infrastructure, avec des forfaits qui devraient être lancés pour le grand public d'ici l'été ou la rentrée 2020. À moins que les recours déposés au Conseil d'État ne viennent ralentir les ambitions du secteur.
Source : TV5 Monde