L'Agence nationale des fréquences a livré les résultats de son étude des valeurs d'exposition mesurées lors des expérimentations 5G menées sur le territoire.
Il y a quelques jours, Clubic s'était fait le relais du rapport publié par l'Agence nationale des fréquences (ANFR) sur l'exposition du public aux ondes radioélectriques pour l'année 2019, avec comme conclusion un niveau de champ médian inférieur à celui de 2019 (0,38 volt par mètre contre 0,40 V/m). Cette fois, l'établissement public a dévoilé son rapport sur les valeurs d'exposition mesurées lors de plusieurs déploiements pilotes 5G menés en France.
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Des résultats rassurants fournis par l'ANFR
L'étude de l'ANFR se concentre sur les expérimentations permises via des antennes 5G à faisceaux orientables dans la bande 3,5 GHz. Rappelons que la bande 3 400-3 800 MHz est ce que l'on appelle la « bande cœur » de la technologie mobile de cinquième génération. Elle est censée offrir un compromis idéal entre la couverture et le débit, grâce à ses propriétaires physiques et à la quantité de fréquences disponibles. Sa portée est moindre que la bande 700 Mhz, elle pénètre plus difficilement dans les bâtiments, mais elle est plus élevée dans les débits.Les mesures après allumage ont dans un premier temps été réalisées sans trafic, puisqu'au moment où ces dernières ont été effectuées, les sites n'étaient pas ouverts aux abonnés. Après allumage et sans trafic, les experts de l'ANFR ont mesuré le niveau moyen d'exposition dans la bande 5G à 0,06 V/m, avec un niveau maximal de 0,36 V/m. La limite réglementaire de cette bande de fréquences étant fixée à 61 V/m, nous sommes donc très en dessous de la valeur légale.
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Des mesures en deçà des limites, même à pleine puissance
Mais fait plus intéressant, des mesures ont ensuite été réalisées sur six sites avec du trafic continu de données « dans un faisceau bloqué dans une direction donnée et lors d'un téléchargement d'un fichier de 1 Go », explique l'agence. Évidemment, on note une importante variation du niveau d'exposition selon l'intensité de l'usage.Par exemple, sur le site de Mérignac (Gironde), l'expérimentation menée par Bouygues Telecom en partenariat avec l'équipementier Huawei a permis de mesurer un niveau d'exposition à 0,1-0,2 V/m sans trafic, à 1,1 V/m lors de l'envoi du fameux fichier de 1 Go dans une direction donnée, et à 9 V/m lorsque l'antenne émet en continue et à pleine charge dans une direction donnée. Pour ce dernier cas, c'est évidemment plus élevé, mais on reste encore bien en deçà de la limite réglementaire.
L'antenne était installée à une hauteur de 8 mètres, sur un support en forme d'arbre. « Des réflexions sur le sol entraînent des combinaisons constructives et destructives du champ qui expliquent le niveau de champ de seulement 4 V/m à 120 mètres de l'antenne et le niveau de champ de 8,5 V/m à 90 m de l'antenne », nous détaille l'ANFR. Le fichier de 1 Go a mis 15 secondes à être téléchargé, avec un niveau de champ mesuré à 1,1 V/m. Celui de 500 Mo, 7 secondes, et celui de 10 Go, 150 secondes (2 minutes 30 secondes).
L'Agence nationale des fréquences précise que l'ensemble des données récoltées lui permet de proposer un nouvel indicateur « qui traduit l'exposition moyenne créée en présence de trafic par des relais 5G à faisceaux orientables ». Il permettra de modéliser l'effet des relais 5G sur l'exposition du public, et de dessiner des cartes prévisionnelles. L'indicateur, par la suite, sera ajusté grâce aux conditions réelles de trafic.
Source : ANFR