“Créer du revenu quand les différents écrans se rencontrent”, une tribune de Abel Da Costa

Abel Da Costa
Publié le 22 février 2008 à 11h06
Directeur commercial France de la société Openet, fournisseur d'intelligence transactionnelle pour les opérateurs télécoms, Abel Da Costa propose cette tribune dans laquelle il expose les les voies que pourraient suivre les acteurs télécoms pour profiter de l'innovation TV mobile pour générer des revenus supplémentaires.

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Abel Da Costa
La télévision sera bientôt disponible sur la majorité des téléphones portables. Mais si les modèles économiques des fournisseurs de contenu sont déjà bien en place, comment les opérateurs télécoms pourront-ils profiter de cette innovation pour générer de nouveaux revenus ?

Au moment où le gouvernement français étudie l'attribution des licences de la TV mobile, les opérateurs de services télécoms cherchent, eux, à créer de nouveaux revenus avec les services de la prochaine génération.

Mais, étrangement, parmi les candidats à la télévision mobile, seul Orange vient du monde des télécoms, les autres étant des acteurs habituels du PAF. En termes de contenu, et à cause des contraintes techniques actuelles de ce nouvel écran, la priorité va d'abord être mise sur les formats courts. Mais ces programmes génèreront malgré tout du chiffre d'affaires pour les diffuseurs, que ce soit par le schéma classique de la publicité ou du sponsoring ou bien via des accès payants à du contenu premium, voire même grâce à une interactivité avec le téléspectateur à travers SMS et MMS. Ce qui reste flou pour l'instant, c'est la manière dont les opérateurs pourraient profiter de ce nouveau contenu qui transitera par leurs réseaux pour développer des revenus. Ils ne peuvent cependant pas l'ignorer puisque ce seront les terminaux qu'ils auront financés qui seront utilisés pour la réception des programmes.

Il y aura donc plusieurs modèles économiques pour les opérateurs vis à vis de la télévision mobile, que ce soit par la « location » de leurs infrastructures aux diffuseurs ou en devenant partie prenante dans la relation interactive avec l'utilisateur. Mais, les opérateurs devront également ajouter la gestion de ces nouveaux services à leur portefeuille actuel. Sans compter qu'ils auront également besoin de pouvoir se reposer sur une plateforme solide qui devra permettre un déploiement rapide et facile de ces nouvelles offres et des tarifs associés afin de rester en phase avec les changements constants des programmes TV.

Ces nouvelles opportunités risquent aussi de rendre le client de plus en plus versatile, la technologie lui permettant de devenir « multitâches » dans l'utilisation de son mobile. Par exemple, regarder la TV et voter pour un jeu tout en téléchargeant la dernière chanson à la mode et en appelant ses amis pour organiser les sorties du week-end en attendant le bus devrait devenir courant dans un futur proche. Mais ces différents services auront certainement des tarifications différentes, sans compter les reversements possibles à des tiers. Et les opérateurs devront dans le même temps réduire au maximum le coût de leur back-office s'ils veulent développer leur bénéfice par abonné.

Maintenant, comme toujours, les opérateurs se battent pour répondre aux demandes du marché et pour développer, mettre en place et facturer des services innovants qui apporteront à leurs abonnés le confort de regarder la télévision à la maison... même quand ils n'y sont pas. Mais la problématique va bien au-delà de cette simple réponse aux demandes du marché. Il est évident que dans un marché aussi concurrentiel, seuls réussiront ceux qui auront su s'adapter le plus rapidement à ces changements.

Les opérateurs vont devoir planifier et s'appliquer à réaliser une strate de contrôle transactionnel commune aux différents points de terminaison, que ce soit un téléphone mobile ou un boîtier d'accès internet. Grâce à ce niveau supplémentaire ils pourront lancer, contrôler et facturer les services de manière centralisée à l'inverse du modèle distribué actuel où les terminaux ne peuvent être contrôlés.

Étant donné qu'aucun système de contrôle « out of the box » n'est encore disponible pour permettre la livraison de ces nouveaux services, les opérateurs vont devoir activement modifier leurs infrastructures transactionnelles en fonction de ces demandes émergentes. Ils devront imaginer comment suivre la consommation et la facturation exacte de ces offres afin d'être non seulement à l'avant-garde du marché mais également profitables, au risque de se faire dépasser par la concurrence.

Si les abonnés veulent toujours plus de services, ils veulent de moins en moins de terminaux différents. Et avec la vidéo qui vient modifier la donne, cela devient un vrai challenge pour la facturation. C'est là que se trouve le défi : sans système fiable pour tracer les données de chaque nouvelle transaction à confronter à l'historique du client, les opérateurs courent le risque de perdre des revenus tant actuels que futurs.

Les données transactionnelles fournissent aux opérateurs des opportunités de développer et de commercialiser des offres toujours plus pertinentes, alors que sans analyse de ce trafic, ils ne pourront mettre en place des propositions à même de dégager des bénéfices. Ils travailleront dur mais sans vraiment avancer.
Abel Da Costa
Par Abel Da Costa

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