Test de Deus Ex : vers un jeu mythique ?
Dans Deus Ex, vous incarnez JC Denton, individu génétiquement modifié pour être plus efficace. Vous venez d'être recruté par l'UNATCO, service spécialisé des Nations Unies dans la lutte contre le terrorisme international. Votre première mission sera de combattre la NSF qui menace directement la sécurité dans la ville de New York. Vous allez donc devoir éliminer vos adversaires pour débusquer leur chef. Ne vous y trompez pas. Sous ses apparences de doomlike extrêmement conventionnel, Deus Ex cache un véritable jeu d'aventure beaucoup plus riche et profond qu'un Quake ou un Unreal. Il nous emmène dans un futur proche où les ordinateurs sont absolument partout et les modifications mécaniques ou génétiques sont monnaie courante.
Un doomlike « cérébral » ?[/anchor]Lorsque l'on jette un simple regard à Deus Ex, on pense vraiment avoir affaire à un énième clone de Quake et il faut bien avouer que l'interface y participe beaucoup. L'écran principal n'affiche effectivement que le minimum, à savoir : une silhouette pour rendre compte des dégâts encaissés, une boussole, la liste des « nano-modifications » utilisables et un cartouche sur lequel figurent les armes et objets rapidement accessibles. Cependant, une simple pression sur la touche I permet de voir immédiatement que l'on a affaire à quelque chose de beaucoup plus abouti. L'inventaire permet d'organiser ses possessions, de voir l'état de ses munitions et de configurer le cartouche d'accès rapide. Car ici il n'est pas seulement question de manipuler le plus vite possible le fusil à pompe ou alors d'être le roi du lance-roquettes. La liste des objets est plus riche et va de la simple matraque au décodeur numérique en passant par la lacrymogène ou l'arbalète à tranquillisants. De la même manière, Deus Ex dispose d'un petit côté jeu de rôle même s'il n'est bien sûr pas question d'atteindre le niveau d'un Fallout, par exemple.
Deus Ex permet ainsi de faire évoluer le personnage principal au travers de onze compétences qui seront autant de moyens de se faciliter un peu les choses. Être un as de l'informatique par exemple permet de pirater les distributeurs automatiques et de se faire un peu d'argent de poche ! Ces compétences participent à la variété du jeu et les développeurs en ont d'ailleurs profité pour offrir plus de possibilités aux joueurs. Ainsi, pour une situation donnée, vous aurez presque toujours 3 ou 4 solutions possibles faisant intervenir ces différentes compétences. Vous ne voulez pas tuer le garde devant vous ? Eh bien glissez vous délicatement derrière lui et assommez le. A moins que vous ne préféreriez vous infiltrer en passant par les conduites d'aération. ! Les possibilités sont vraiment très nombreuses et dépendent de votre façon de jouer. Enfin, vous aurez aussi à gérer les modifications apportées à votre personnage. Au fur et à mesure de votre progression vous ramasserez des « fioles » contenant une nouvelle nano-modification qu'un robot médecin pourra vous implanter. Ces petits plus permettront à JC Denton de se sortir de situation mal engagées (j'aime particulièrement les jambes qui permettent de sauter plus haut et courir plus vite).
Plusieurs approches pour un même problème[/anchor]La seule fiche du personnage permet de se rendre compte de la richesse de Deus Ex. Le jeu va pourtant bien au-delà de cette seule richesse et c'est comme si chaque élément du jeu avait été maximisé afin d'en offrir toujours plus. Cela faisait d'ailleurs bien longtemps qu'un jeu n'avait pas autant fait avancer le genre auquel il appartient. Tout en restant un jeu d'action à la première personne, Deus Ex parvient à aller bien au-delà en proposant, comme nous l'avons déjà signalé, plusieurs solutions à un même problème. Nous n'avons par contre par encore dit que tout était fait pour que vous soyez maître de vos décisions. Je m'explique : votre personnage arrive à l'angle d'un couloir, dans un jeu classique la seule possibilité est de faire un pas de côté pour ne pas risquer de se faire surprendre par un adversaire. Dans Deus Ex si vous avez pris soin de marcher silencieusement, l'adversaire en question ne s'est pas rendu compte que vous étiez tout près. En revanche vous, vous pouvez très bien l'entendre déambuler dans le couloir. Dans ce cas, soit vous y aller comme un bourrin (bien peu de chances de succès), soit vous vous penchez pour voir où il se trouve et vous l'ajustez tranquillement avec votre sniper.
Des exemples comme celui-ci on pourrait en citer des dizaines, mais ce n'est évidemment pas le but de notre article. Il faut par contre signaler que cette richesse dans les actions de votre personnage ne se fait pas au détriment de la jouabilité qui est quasiment parfaite. La plupart des touches sont configurables et comme elles ne sont pas trop nombreuses, le joueur n'est jamais noyé ! Enfin, sans en dévoiler le contenu, je me dois de vous parler du scénario qui est certainement l'un des plus aboutis du monde du jeu d'action ! Je sais que je n'y vais pas par quatre chemins mais quand vous l'aurez acheté vous verrez que je n'exagère pas. En plus d'être longue, l'histoire tient parfaitement la route et parvient à maintenir un certain suspens tout au long de la progression du joueur. C'est un vrai bonheur que de chercher à comprendre les tenants et les aboutissants de l'histoire même s'il faut bien avouer que l'action prend tout de même le pas sur la compréhension de l'intrigue. Pour vous dire c'est la première fois que je me prends à lire toutes les infos qu'on me donne au lieu de les zapper par une pression rageuse sur « Échap ».
Conclusion[/anchor]Tout n'est cependant pas parfait au royaume de Deus Ex et il ne serait pas normal de terminer cet article sans parler des problèmes de configuration que vous ne manquerez pas de rencontrer. Il faut en effet signaler que le jeu de Warren Spector est très exigeant. Pour tout vous dire et sur un Pentium III 700 avec une GeForce SDR, il ne m'a pas été possible, en mettant en 32-bit avec tout les détails, d'obtenir un jeu parfaitement fluide en 800x600. Il est tout à fait jouable mais pas nickel alors que ce n'est que du 800x600 ! En outre, je vous conseille fortement les 128 Mo de mémoire et j'entends déjà les possesseurs de Pentium 2 350 MHz se plaindre : Ils ont raison, le jeu tournera tout de même sur leur machine mais en 640x480 et en enlevant de nombreux détails... Il est tellement bon que ce sera tout de même dommage de le rater pour de banales considérations techniques.
Une dernière remarque enfin pour rester du côté du négatif : le jeu semble encore légèrement buggé. La version française du jeu intègre pourtant les corrections qui ont suivi la sortie de la version américaine, mais et alors que j'utilisais une version issue des rayons d'un revendeur, j'ai du faire face à quelques bugs plus ou moins gênants. Durant la troisième mission par exemple, un objectif n'a pu être validé alors que toutes les conditions étaient parfaitement remplies... Alors un conseil, profitez bien de votre jeu, il vaut vraiment le coup, mais pensez à sauvegardez régulièrement !
Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.
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