La médiatique Patricia Russo, directrice générale du géant franco-américain des réseaux et des télécoms n'aurait touché « que » 5,3 millions d'euros en 2007, annonce Alcatel, relayé par le magazine Challenges dans son édition du 22 mai.
Cette « révélation », même si elle est inférieure à la prévision de la société de conseil Proxinvest (15 M€), risque néanmoins d'échauder les actionnaires du groupe puisqu'elle serait trois fois supérieure à sa rémunération de 2007. Proxinvest avait déjà en 2006 critiqué le montant du rachat de l'équipementier français Alcatel par l'américain Lucent.
Les revenus de Patricia Russo seraient composés de son salaire (2,1 millions d'euros), de ses stock-options (2,5 millions), de ses avantages en nature (273.000 euros) et d'une provision pour retraite de 446.000 euros. Il ne s'agit là, selon la société, que d'une « confirmation d'un principe déjà voté », dont il reste à préciser les critères de performance retenus pour son attribution.
L'indemnité de départ réclamée par Patricia Russo, 56 ans, dont le mandat expire en 2010, est présentée comme un héritage de Lucent. Mais à une époque où la modération des rémunérations des dirigeants est à l'ordre du jour, est-ce un bon signal ? De même, pour la longue présidence de Serge Tchuruk, ex-DG de Total, nommé il y maintenant 13 ans à la tête du groupe.
Par ailleurs, d'après Le Monde, « la loi Tepa (travail, emploi et pouvoir d'achat) de 2007 établit un lien obligatoire entre indemnités de départ et performance. Or en 2007, Alcatel-Lucent aurait perdu 3,5 milliards d'euros et annoncé, depuis, 16.500 suppressions d'emplois dans le monde ». Il est vrai qu'avec 17 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2007 et une capitalisation s'élevant à 16.558 millions de dollars, le français reste derrière son principal concurrent Cisco System capitalisé à 151.230 millions de dollars avec un CA de 23 milliards en 2007. Reste donc à savoir si les actionnaires, lors de l'assemblée générale du 30 mai, valideront cette « indemnité de départ » ou voteront contre ce « parachute doré ».