Le marché japonais de la téléphonie mobile est quelque peu atypique dans la mesure où il a connu une forte décroissance au second trimestre 2008. Les ventes de mobiles ont en effet chuté de pas moins de 20% pendant cette période là où les ventes sont restées stables au niveau européen ou mondial.
Cela pourrait à terme gêner les principaux constructeurs japonais de mobiles dont Sharp, NEC et Fujitsu, de même que les principaux opérateurs mobiles locaux dont NTT DoCoMo ou Softbank. Les revenus de Softbank, troisième plus grand opérateur mobile nippon qui compte 18,8 millions de clients soit 17% du marché, ont d'ailleurs chuté de 23% le trimestre dernier à cause du faible nombre de mobiles commercialisés et de la hausse des taxes. Et la situation est la même pour NTT DoCoMo, le leader local avec 50 millions de clients, qui a vu baissé de 21% son nombre de terminaux mobiles écoulés au second trimestre.
« Les opérateurs japonais ont adopté une nouvelle stratégie consistant à baisser leurs tarifs tout en augmentant les prix des nouveaux téléphones, poussant les consommateurs à garder leurs vieux combinés plus longtemps », précise Reuters au sujet de la saturation du marché japonais des mobiles. Le Japon est le quatrième marché mondial le plus important en terme de ventes de mobiles - avec 51,5 millions de terminaux écoulés l'année dernière - derrière les USA, la Chine et l'Inde mais devant l'Europe de l'Ouest.
Reste à savoir comment les opérateurs mobiles et constructeurs japonais réussiront à re dynamiser le marché local de la téléphonie mobile. Cette étape pourrait passer par une alliance, voire des rachats, entre des acteurs clés de l'industrie, voire par une meilleure subvention des terminaux haut de gamme auprès des trois premiers opérateurs japonais, NTT DoCoMo, KDDI et Softbank.