Aux Etats-Unis, le plus grand piratage de cartes de crédit vient d'être dévoilé. Les autorités fédérales ont arrêté onze personnes accusées d'avoir détourné plus de 41 millions de comptes bancaires. Albert Gonzalez, à la tête de ce réseau criminel international, a été arrêté mardi dernier à Boston pour fraude informatique et détournement d'identités. Il risque l'emprisonnement à perpétuité. Gonzalez et ses acolytes américains, ukrainiens, estoniens, chinois et biélorusses pratiquaient le « war driving », un procédé visant à repérer les réseaux WiFi des commerces pour identifier les vulnérabilités de leurs ordinateurs.
Sur ces machines, ils installaient des programmes espions leur retournant les informations bancaires des clients, notamment le code secret de leur carte. En ligne de mire nous retrouvons de grandes chaînes américaines telles que les librairies Barnes & Noble, le détaillant en fournitures bureautiques OfficeMax ou Sport Authority, un magasin spécialisé dans les articles de sport.
Selon les autorités, les escrocs ne se contentaient pas d'imprimer les numéros bancaires sur des cartes magnétiques vierges afin de pouvoir retirer plusieurs milliers de dollars dans des distributeurs de billets. Le groupe vendait aussi ces informations sur Internet en se tournant vers l'ukrainien Maksym Yastremskiy et l'estonien Aleksandr Suvorov.
Lors d'une conférence de presse à Boston, Michael B. Mukasey, procureur des Etats-Unis, a déclaré : « Les réseaux informatiques comme Internet sont deux éléments indispensables de l'économie mondiale. S'ils apportent d'extraordinaires moyens de commerce et de communication, ils sont aussi de formidables opportunités pour les criminels. »
Déjà en 2003 Albert Gonzalez avait été arrêté par les Services Secrets pour des charges similaires. Cependant, il avait collaboré avec la brigade anti-fraude pour arrêter le groupe de pirates ShadowCrew accusé de vendre des informations financières détournées. « Dès que nous avons su que M. Gonzalez travaillait en parallèle avec des criminels pour partager des informations confidentielles, nous avons immédiatement pris la chose en main. », a expliqué Mark Sullivan, directeur des services secrets.
En plus d'une peine de prison, le procureur a requis une amende d'au moins 1,6 million de dollars. « De toute évidence, ces gars-là étaient sophistiqués et organisés » commente Toby Weiss, directeur général de la firme Application Security, au NY Times.