Mis en service aujourd'hui, le Large Hadron Collider (LHC) aura été l'objet, pendant plusieurs mois, de nombreuses interrogations, critiques et même attaques de la part des internautes et de ses opposants en général. Pourtant, le plus grand accélérateur de particules du monde, situé sur le site de l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (Cern) près de Genève (Suisse), n'a pas, pour le moment en tout cas, été l'origine d'un trou noir menant l'humanité à sa perte. La fin du monde pourra-t-elle attendre la découverte de la « particule divine », le fameux Boson de Higgs?
Après une première plainte aux États-Unis, puis une deuxième, récemment rejetée par la Cour européenne des droits de l'homme et après la diffusion de plusieurs vidéos alertant sur un potentiel danger provenant de la création de micros trous noirs au LHC, les physiciens du laboratoire ont finalement réussi à faire circuler des paquets de particules sur toute la longueur du tunnel de 27 kilomètres de circonférence, enfoui à 100 mètres sous terre, grâce à 1.600 aimants refroidis à -271°C.
L'expérimentation, bien qu'elle n'en soit qu'à son commencement et qu'il n'y ait eu pour le moment aucune collision, n'a donc pas confirmé les inquiétudes des d'internautes. Plusieurs indices permettaient pourtant d'infirmer ces craintes. En premier lieu, le LHC Safety Assessment Group (LSAG) avait, dès 2003, fait paraitre un rapport, récemment confirmé, détaillants les raisons pour lesquelles les collisions de particules au LHC ne pouvaient représenter un réel risque (dissipation instantanée des micros trous noirs, permanence de l'influence des rayons cosmiques sur notre environnement...) D'autres parts, le Cern, acteur majeur du développement de l'Internet, a tenté, il y a peu, de raisonner les esprits via une vidéo humoristique baptisée « Large Hadron Rap ». Et, point déterminant: le LHC n'est pas le premier des collisionneurs. Ses prédécesseurs le LEP, le Cyclotron ou encore le Synchrotron n'ont pas non plus provoqué « la fin du monde ».
Reste que l'expérience destinée à étudier la matière à travers ses plus petits composants, grâce à la collision de particules complexes propulsées les unes contre les autres à une vitesse approchant celle de la lumière, risque de continuer à nourrir les appréhensions. Des questions comme celles touchant à la nature de la matière noire, au modèle standard ou même à l'existence « d'autres dimensions », pourraient alors définitivement rester en suspens.