Sous la pression des autorités américaine et européenne, Google et Yahoo ont annoncé samedi retarder la mise en oeuvre de leur accord publicitaire signé en juin. L'objectif ? « laisser le temps » au Département US de la Justice (DOJ) d'examiner l'accord. Par extension, le moteur et le portail témoignent de leur volonté de « coopérer » avec les régulateurs.
Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ? Cet été, le CEO de Google, Eric Schmidt, avait affirmé vouloir mettre en oeuvre l'accord « non exclusif » dès le début du mois d'octobre 2008, y compris si l'analyse du dossier par les autorités n'était pas terminée, arguant qu'un délai supplémentaire pourrait coûter très cher ! Pour mémoire, l'accord prévoit que Google place des publicités sur les sites web de Yahoo. Google estime que le projet peut rapporter 800 M$ de revenus par an, lui permettant d'augmenter son cash-flow de 200 M$ sur les 12 premiers mois du partenariat.
Si une délégation regroupant 11 des 53 membres californiens de la Chambre des représentants a récemment apporté son soutien à l'accord, de nombreux acteurs de poids s'y opposent. Microsoft, qui plus tôt cette année a tenté d'acquérir Yahoo, a qualifié l'accord d'anticoncurrentiel. Par ailleurs, l'Association nationale des annonceurs (ANA) et l'Association mondiale des journaux (WAN) ont demandé aux autorités de bloquer l'accord. Pour tenter de calmer le jeu, Google, moteur de recherche de référence et spécialiste des liens sponsorisés, et Yahoo, portail internet dont la place de marché publicitaire APT vient d'être lancée, se sont prononcés en faveur « d'un bref délai » avant de rendre effectif leur accord, sans préciser de date d'implémentation.