Hasard du calendrier ? Alors que Microsoft vient de rendre accessible la version finale de Silverlight 2.0, Adobe annonce cette semaine la mise à disposition du lecteur Flash Player 10. Proposé aussi bien pour les environnements Windows et Mac que Linux, cette nouvelle mouture du lecteur Flash introduit un certain nombre de nouveautés, allant d'un codec audio open source multi-canal à la prise en charge de la 3D en passant par l'utilisation de la puissance de calcul des cartes graphiques pour le rendu des animations et vidéo.
Elément clé de la stratégie d'Adobe en matière d'applications Internet enrichies (RIA), Flash 10 introduit une technologie baptisée Pixel Bender - utilisée dans After Effects CS4 - qui permet d'appliquer simplement des filtres et des effets sur une image ou une animation. L'éditeur évoque par ailleurs la prise en charge d'effets 3D, grâce auxquels il devrait être possible de modifier et d'animer au sein d'un environnement en trois dimensions une image initialement conçue en 2D. Dans ces deux cas, l'utilisateur devrait profiter d'une accélération matérielle de l'animation, de façon à limiter l'appel aux ressources processeur.
Du côté de l'audio, Adobe annonce la prise en charge du codec open source Speex aux côtés de ceux qui étaient déjà gérés par Flash 9, et évoque la possibilité d'associer plusieurs canaux sonores à une animation en 3D, de façon à ce que le son retranscrit par une animation dépende du point de vue adopté par l'utilisateur. Afin d'améliorer la lisibilité du texte au sein des animations Flash, ou des sites Web faisant appel à sa technologie, Flash 10 intègre en de nouvelles options typographiques, censées améliorer entre autres le support des langues orientales et optimiser le moteur d'anti-aliasing (lissage des caractères) de façon à limiter l'occupation mémoire.
L'éditeur met enfin l'accent sur les capacités améliorées de Flash 10 en matière de diffusion en direct et en continu, avec la possibilité d'adapter le flux aux contraintes inhérentes à l'encombrement du réseau, l'ajout de nouvelles interfaces de programmation dédiées à la gestion de fichiers envoyés ou téléchargés par l'utilisateur, ou la prise en charge de nouvelles données vectorielles.
Alors que Microsoft met avec Silverlight l'accent sur la prise en charge du framework .NET, de nombreux contrôles intégrés ou l'intégration de la technologie Deep Zoom (qui permet de naviguer au sein d'une image de résolution extrêmement élevée avec une parfaite fluidité, pour peu que la connexion Internet suive), Adobe a assuré mercredi lors d'une conférence téléphonique que Flash 10 disposait d'atouts supérieurs à ceux de son récent concurrent. Et si Microsoft est à la recherche de partenaires médias, susceptibles d'adopter Silverlight pour diffuser leurs contenus et populariser sa technologie, Adobe joue la force tranquille, en expliquant que Flash touche 98% des ordinateurs connectés à Internet. Reste maintenant à voir quel usage feront les développeurs de ces deux technologies.