Microsoft a lancé mardi la nouvelle version de Silverlight 2.0. Pour ce second opus, le géant de Redmond a misé sur de nouvelles fonctionnalités visant à attaquer la suprématie de la technologie Flash d'Adobe tout en facilitant le travail des développeurs et le déploiement de la plateforme.
Silverlight 2.0 embarque de nouveaux contrôles de lecture, des outils de personnalisation graphique du lecteur et surtout une infrastructure DRM basée sur la technologie PlayReady de Microsoft déjà présente sur certains appareils mobiles tels que Zune. Pour le développeur, l'architecture de Silverlight 2.0 est désormais compatible avec plusieurs types de langage de programmation tels C#, Visual Basic mais aussi Ruby ou JavaScript en embarquant une bibliothèque Ajax et des modèles pré-configurés. Le développeur pourra créer ses applications Silverlight depuis Visual Studio 2008 mais aussi Expression Studio et Visual Web Developer, qui profiteront prochainement de mises à jour intégrant de nouveaux contrôles Silverlight 2.0. Microsoft annonce aussi un projet en collaboration avec la communauté Eclipse afin de permettre un déploiement de Silverlight au sein de la plateforme open source Eclipse IDE.
Avec ses nouveaux outils, Microsoft espère que la seconde mouture de Silverlight sera plus rapidement adoptée par les grands médias de la Toile. Aujourd'hui la firme de Redmond affirme que le taux de pénétration du lecteur atteindrait jusqu'à 50% dans certains pays, tout en se gardant de préciser lesquels. Elle explique en outre qu'aux États-Unis, le portail de NBC a largement contribué à la démocratisation de Silverlight lors des Jeux Olympiques, et annonce que CBS et Blockbuster travaillent également sur l'intégration du lecteur dans leurs portails Internet; c'est aussi le cas de Yahoo! Japan, AOL et Toyota. «i>Nous avons lancé Silverlight il y a peine un an et déjà un internaute sur quatre à travers le monde a accès à un ordinateur sur lequel la technologie est installée », a déclaré Scott Guthrie, vice-président de la division .Net Developer.
Sur le plan technique, Silverlight 2.0 devrait être compatible avec les systèmes d'exploitation Mac, Windows et Linux et fonctionner au sein des navigateurs Firefox, Safari, IE et Chrome. C'est Miguel de Icaza, fondateur de l'environnement graphique GNOME qui travaille avec Novell sur une version de Silverlight pour Linux, baptisée Moonlight. Bien que Microsoft ait contacté Apple pour travailler sur une version pour l'iPhone, la firme de Cupertino ne semble pas intéressée. Scott Guthrie explique : « nous serions très intéressés par la possibilité de faire tourner Silverlight sur l'iPhone [...] mais au final, c'est Apple qui décide du logiciel qui devra tourner sur l'iPhone. [...] ils n'envisagent pas d'activer des plug-ins pour leur navigateur tels que Silverlight ou Flash ».
L'histoire est plutôt différente du côté d'Android, le système mobile sponsorisé par Google. En effet, le caractère open source de ce dernier change la donne pour Microsoft. « Il s'agit d'une plate-forme plus ouverte qui a toute notre attention » déclare Guthrie. Puisque Silverlight2.0 est déjà compatible avec Chrome, il y a donc de fortes chances pour que le navigateur mobile Chrome Light soit rapidement pris en charge.
Concernant les autres plateformes mobiles, Microsoft travaille depuis quelques mois sur une version de Silverlight qui tournerait sur des smartphones sous Windows Mobile. En revanche, aucune date de sortie du logiciel n'est annoncée, qu'il s'agisse de la version 1.0 ou 2.0 de Silverlight. Nokia a pour sa part noué en mars dernier un partenariat avec Microsoft pour proposer un client mobile Silverlight sur ses smartphones S60 et S40. Pour terminer, des négociations entre Microsoft et RIM seraient d'actualité pour intégrer Silverlight dans les derniers smartphones Blackberry de la marque.
Bien que toutes ces promesses semblent alléchantes, le chantier reste gigantesque. Aujourd'hui, le lecteur Flash équipe 98% des machines et détient 80% du marché de la vidéo en streaming. La mise à jour vers Silverlight 2.0 sera déployée automatiquement dans les semaines à venir.