L'heure est venue de faire les comptes. Avec environ 500 euros de dépenses par internautes (Deloitte), Noël est une période de fêtes pour les sites de e-commerce. Mais plus seulement. La tendance bascule progressivement vers la revente en ligne des cadeaux « non-sollicités ». 71% des 800 répondants d'une étude TNS-Sofres pour eBay seraient ainsi « à l'aise avec l'idée de revendre leurs cadeaux », c'est 5% de plus qu'en 2007.
Les déçues du Père Noël n'hésitent donc plus à tenter de « revenir sur leur investissement ». L'an dernier, ce sont les DVD, les vêtements et les CD qui ont été le plus revendus sur le Net. Les raisons sont d'ailleurs multiples : soit ils ne plaisent pas (24,6 %), soit ils ne sont d'aucune utilité (21,6 %), soit c'est un doublon (18,6 %) ou encore parcqu'une fois utilisés, les internautes préfèrent s'en débarrasser (13,8 %). Mieux, pour un revendeur sur deux, l'argent récupéré servira aux dépenses du quotidien, et pour 21 %, il servira à se renflouer après les dépenses occasionnées par les fêtes de fin d'année.
« Jusqu'au 24 décembre, nous assistons au traditionnel Noël 1.0 avec de plus en plus d'achats sur Internet, que ce soit des cadeaux neufs ou d'occasion. Puis, dès le 25 décembre, nous passons au Noël 2.0, le Noël des internautes entre eux, lorsque les uns et les autres se revendent leurs cadeaux pour en racheter d'autres, une vraie tendance de société », affirme Pierre Kosciusko-Morizet, fondateur et directeur de PriceMinister, l'un des principaux sites concernés. Cette année, les Français devraient dépenser en ligne 4 milliards d'euros pour combler leur entourage, soit 25% de plus qu'en 2007. Si 71% de ces 4 milliards d'euros de cadeaux s'avêraient être destinés au « troc de Noël », leur propriétaire initiaux économiseraient près de 2,3 milliards de dollars.
Alors faut-il oublier qu'un cadeau n'est d'abord qu'une marque d'attention, et renoncer à en faire bon usage, ou bien faut-il accepter ce gentil manège, formidable moteur pour la croissance? Selon une récente étude de la Fevad, une association professionnelle réunissant les principaux commerçants électroniques, le secteur du commerce en ligne connaît encore une très forte croissance de 27% cette année pour atteindre un chiffre d'affaire de 4,9 milliards d'euros au dernier trimestre et de près de 15 milliards d'euros depuis le 1er janvier 2008. Ce type d'initiatives ne serait-il pas d'ailleurs amené à se développer via le régime de l'auto-entrepreneur, plutôt bien acceuillit en général et disponible dans seulement six jours?