Un nouveau rebond a été annoncé dans l'affaire du hacker anglais Gary McKinnon accusé d'avoir piraté 97 ordinateurs du Pentagone et de la NASA. En effet, les autorités judiciaires anglaises ont refusé que cet anglais de 42 ans soit jugé au Royaume-Uni, ce qui facilite la procédure d'extradition engagée par les Etats-Unis.
S'il venait à être jugé outre-Atlantique, Gary McKinnon risquerait jusqu'à 70 ans d'emprisonnement dans une cellule de haute sécurité. Le pirate tenta d'enrailler le processus et affirma que ses médecins lui avait diagnostiqué le syndrome de Asperger. Cependant, malgré le soutien de la Société Nationale des Autistes (NSA), la demande fut rejetée. En janvier dernier, les avocats de Gary McKinnon ont envoyé une requête au département Crown Prosecution Service (CPS), l'équivalent du Ministère Public en France, dans laquelle le hacker confessa ses crimes et ses infractions à la loi nationale encadrant les usages informatiques (Misuse of Computers Act).
Selon Alison Saunders, en charge de la section du crime organisé au sein du CPS, les autorités ont identifié 9 crimes pouvant entraîner des sanctions si l'on se réfère à la loi anglaise, c'est-à-dire bien moins que les affirmations des autorités américaines. Cette dernière requête a donc aussi été rejetée.
En effet, si McKinnon déclare qu'il recherchait simplement une preuve de l'existence d'une vie extra-terrestre, les autorités judiciaires américaines estiment que les crimes du hacker furent motivés par des idéologies politiques et causèrent des dommages s'élevant à 700 000 dollars. Entre autres, Gary McKinnon aurait effacé plusieurs fichiers et paralysé un navire de guerre.
Interrogé à ce sujet par ZDnet.co.uk, Karen Todner, l'avocate de M. McKinnon explique la justice américaine n'est pas obligée de fournir les preuves de leurs accusations et que le procureur du CPS n'a d'ailleurs pas demandé à voir ce dossier. L'avocate explique que l'affaire sera portée devant la Cour Suprême dans le courant du mois d'avril.