Les SIMagrées SIMulées de SIMili-humains SIMplistes
Autant être clair d'entrée de jeu, à la Rédaction, nous ne sommes pas vraiment fans de la série des Sims. L'orientation « maison de poupées » que prend l'ensemble et le fait qu'Electronic Arts multiplie les extensions pour « rallonger la sauce » ne plaide clairement pas en faveur du titre imaginé par Will Wright. Pourtant, à la base, le fait de gérer la vie de personnages comme vous et moi est plutôt une bonne idée qui a, hélas, tendance à vite se transformer en tamagotchi géant et qui manque finalement de défis. Ce manque de défis est, les choses sont décidément bien faites, l'un des points que Les Sims 3 doit permettre de corriger.Indispensable, l'option « crac-crac » n'a que très peu changé
Electronic Arts et Maxis ont ainsi très clairement précisé que les Sims ont toute une panoplie de désirs et d'objectifs que le joueur est libre d'assouvir et qui prennent naissance dès la phase de création du personnage. C'est effectivement au travers de cet outil que toute partie des Sims 3 débute. On sélectionne des éléments classiques comme le sexe ou l'âge de son premier personnage. On lui choisit des tenues (quotidienne, de soirée, de sport...) et on peut entrer dans le détail avec les outils d'édition des couleurs et de modelage du visage. Ce dernier est très complet, mais on regrette vivement qu'il n'en existe pas pour le corps dans son ensemble.
Il faut toutefois savoir que la phase de création n'est pas obligatoire et qu'on peut directement passer à la sélection de la maison en prenant une « famille » précréée par les développeurs. Peu importe votre choix, vous aurez alors plus ou moins 20 000 simflouzes en poche pour acheter un premier logement. La ville n'offre qu'une poignée de maisons dans cette gamme de prix et certains préféreront la prendre « vide » afin d'économiser sur les meubles et autres fournitures. Inutile pour nous de faire l'inventaire de toutes les possibilités au niveau construction tant l'éditeur ressemble à celui des Sims 2.
Les tâches de la vie quotidienne sont moins pénibles à gérer que précédemment
Précisons simplement que chacun des éléments présents dans le précédent opus a été amélioré afin que le joueur contrôle davantage les choses. Ainsi, les textures pour repeindre les meubles ou les murs sont plus nombreuses, les fournitures sont également plus variées alors que l'éditeur offre quelques améliorations d'interface afin que l'on puisse plus facilement appliquer des styles qui ont notre préférence. Il convient cependant de préciser, et cela sera valable à d'autres niveaux, Les Sims 3 est certes plus riche que Les Sims 2, mais il reste nettement en deçà de ce que proposait le précédent opus complété par ses innombrables extensions.
On se doutait bien qu'Electronic Arts ne proposerait pas autant de contenu que dans Les Sims 2 « plus extensions », mais les acheteurs des nombreux disques additionnels seront déçus voire bien énervés de devoir ainsi tout « reprendre à zéro ». Du coup et en attendant l'arrivée inéluctable des add-ons estampillés Sims 3, il faudra faire une croix sur les animaux domestiques, les vacances ou plus généralement de très nombreux éléments de décor / objets. Heureusement, Les Sims 3 reste assez riche « de base » et les joueurs, pourvu qu'ils ne soient pas trop à regarder dans le « rétro » pourront s'amuser un bon moment avec le contenu initial.
Les nouveautés Sims « à la carte »...
Revenons-en maintenant au jeu en lui-même et arrêtons-nous un instant sur l'interface qui profite d'une refonte certes subtile, afin de ne pas perdre les habitués, mais de bon aloi. On gagne donc en ergonomie et on profite par exemple d'une bien meilleure gestion des différents catalogues. Le tout est nettement moins brouillon et le joueur retrouve bien plus vite « ses petits » : on se doute qu'avec les futures extensions cette amélioration sera encore plus déterminante. À côté de cela, on trouve des raccourcis pour atteindre son Sim, la maison ou le plan de la ville. Enfin, la gestion de l'accélérateur du temps s'avère plus fine et plus pratique.Si le style graphique reste le même, les progrès sont indiscutables et bien sympathiques
Les progrès au niveau de l'interface s'accompagnent de progrès dans l'ergonomie générale des Sims qui, du coup, devient beaucoup plus un « vrai jeu » que les précédents opus. Les joueurs étaient souvent perdus ou ne voyaient pas trop l'intérêt de faire telle ou telle chose. Avec les objectifs à long terme, nous avons vu un premier pas réalisé par Electronic Arts, mais il y en a un autre qui accompagne les Sims dans leur vie de tous les jours : les souhaits. Ils apparaissent régulièrement et le joueur peut en sélectionner un maximum de quatre à mener de front : ces souhaits poussent le joueur vers toutes les fonctions du jeu.
Sur le fond, notre Sims 3 reste cependant identique à ce bon vieux Sims 2, lui-même très proche du premier opus. Il s'agit donc assez vite de trouver un emploi à son personnage afin que celui-ci n'épuise pas trop rapidement le pécule de départ. On peut faire comme autrefois et chercher un emploi dans le journal ou sur un ordinateur de la bibliothèque par exemple, mais le plan de la ville nous permet d'aller cliquer directement sur le lieu de l'emploi que l'on souhaite tenter : en cliquant sur la mairie, on peut ainsi se lancer dans la politique... en commençant tout en bas de l'échelle bien entendu !
Les souhaits et objectifs de vie sont là pour motiver le joueur sur les court / long termes
Une fois le travail choisi, il faut bien sûr parvenir à concilier les horaires de cet emploi, sa propre vie domestique et son existence sociale. Dans le premier Sims, il s'agissait d'un défi on ne peut plus rasoir. Avec Les Sims 2, des améliorations notables étaient perceptibles, mais Les Sims 3 va nettement plus loin en éliminant un bon paquet des tâches les plus pénibles. Du coup, le « réalisme » de la simulation en prend un coup, mais on y gagne en plaisir de jeu. Un emploi laisse bien souvent deux à trois jours de libres par semaine et les trajets sont nettement raccourcis alors que les tâches journalières sont plus « automatisées ».
Ainsi, notre Sim est souvent capable de gérer lui-même les petits besoins du quotidien sans qu'il soit nécessaire d'atteindre le « point de non-retour ». De plus, l'équilibre financier de notre foyer étant plus facile à atteindre, il devient assez vite possible de payer pour quelques menus services comme le ménage. Question argent, notons par exemple qu'un peintre peut vendre ses toiles alors que le musicien a la possibilité de jouer dans le parc afin de se faire un peu « d'argent de poche ». Si notre Sim a la main verte, il est également possible de revendre sa « production agricole » au supermarché.
Maxis évolue avec « parcimonie »
L'argent étant comme souvent le « nerf de la guerre », c'est bien souvent le fait de gagner plus qui fait avancer le joueur. Avoir toujours plus de revenus lui permet de découvrir une plus large partie du catalogue d'objets et de découvrir plus facilement les différents lieux communautaires de la ville. Du coup, le joueur tente de faire progresser son Sim car un artiste accompli tirera beaucoup plus d'argent de la vente de ses toiles. Il en va de même pour tous les emplois du jeu, mais aussi pour tous les hobbies : le joueur a donc tout intérêt à rendre son Sim plus efficace dans sa partie sans négliger les autres aspects du jeu.La variété des objets et la puissance des éditeurs compensent un peu la perte des extensions des Sims 2
Sur le long terme, il semble s'agir de la principale différence entre Les Sims 2 et les Sims 3 : une durée de vie plus évidente pour davantage de joueurs. Notons à ce sujet qu'à l'installation du jeu, une seule ville est disponible, mais une autre est déjà téléchargeable gratuitement. Cette seconde cité, Riverview, permet d'élargir l'horizon du joueur, mais difficile de savoir si elle sera suivie d'autres contenus gratuits en téléchargement. Il semble en effet qu'elle soit surtout là pour dissuader les pirates. Alors que Les Sims 3 n'est gâché par aucune protection, cette ville est un moyen de dire aux pirates : achetez le jeu si vous la voulez !
Il n'est bien sûr pas question d'intéresser tous les joueurs avec de tels accessoires, mais puisque cela ne vient jamais gâcher les autres composantes du jeu, on se dit que ça ne peut pas faire de mal ! Quelque chose en revanche qui risque de faire un peu plus mal : la configuration requise pour faire tourner la bête. Les Sims 3 ne révolutionne pas l'aspect graphique de son ancêtre, mais lui apporte de nombreuses touches qui rendent l'ensemble beaucoup plus agréable, mais aussi plus lourd. Pour le faire tourner au maximum en 1680x1050, il faut ainsi compter avec un Core 2 Duo 2 GHz, 2 Go de mémoire et une GeForce 7800 GT.
Pourvu que vous disposiez d'une telle machine, vous pourrez mettre tous les réglages au maximum et ainsi profiter d'animations plus riches et d'environnements très sympas. Il n'est bien sûr pas question de se la jouer Crysis, mais Les Sims 3 offre un rendu graphique plus convaincant à tous les niveaux que son prédécesseur et le niveau de détails enrichi considérablement les activités de nos personnages, rendant le tout plus attachant. Un regret toutefois, malgré les options de personnalisation, les personnages ont encore un peu trop « la même tête » : il faudrait que Maxis se décide à creuser les questions de morphologie !