Après deux années d'un bras de fer, maisons de disques et radios en ligne actives outre-Atlantique s'entendent sur la rémunération des droits d'auteur. Cet accord concerne la diffusion de musique en continu (streaming) par les radios et kiosques musicaux sur le Net.
En 2007, une autorité fédérale américaine a exigé que tous les diffuseurs de musique en continu sur le web (les webcasters) payent une taxe. Celle-ci devait être fixée à 19 cents par titre diffusé en continu, et ceci pour chaque diffusion du titre. Les diffuseurs web, qui génèrent leur revenus par le biais de la publicité, des abonnements ou encore de partenariats, ont vivement réagi et déclaré qu'une telle taxe allait épuiser leur trésorerie.
Les termes du nouvel accord rétroactif s'appliquent aux Etats-Unis de 2006 à 2014/15. Sont concernés les seuls diffuseurs web dont la majorité des revenus est générée par le biais de la musique en streaming. Des sociétés comme Yahoo et AOL ne sont donc pas concernées. En revanche, des diffuseurs comme Pandora et Slacker devront payer 08 cent par titre pour l'année 2006 jusqu'à 14 cents en 2015 ou reverser jusqu'à 25% de leurs revenus. L'an dernier, Pandora a généré un chiffre d'affaires de 19 millions de dollars et table sur les 40 millions cette année.
Les 'petits' sites (moins de 1,25 M$ de revenus par an) comme AccuRadio et RadioIO doivent reverser de 12% à 14% de leur CA. Enfin, toutes les radios web devront payer une taxe annuelle minimum de 25.000 dollars. Les diffuseurs web ont également accepté de donner plus d'informations sur les titres diffusés et sur leur audience à SoundExchange, association de collecte et de redistribution de droits d'auteur sur la production numérique.
« C'est définitivement l'accord que nous attendions », a déclaré mardi dans les colonnes du New York Times Tim Westergren, fondateur de Pandora, une des radios internet les plus populaires aux Etats-Unis avec 30 millions d'utilisateurs enregistrés.