« Mon désir est que nous publions les morceaux un par un à partir des alentours d'Halloween, jusqu'à ce que les 44 soient en ligne. Chaque morceau sera absolument gratuit, pour tous et partout. Il n'y aura pas de contraintes. Gratuit veut dire gratuit, ce qui veut dire que vous n'aurez pas à vous inscrire à quoi que ce soit, donner une adresse email ou faire un sacrifice quelconque. Vous pourrez venir et prendre la ou les chansons que vous voulez, autant de fois qu'il vous plaira », explique Billy Corgan, le chanteur des Smashing Pumpkins, sur le site du groupe.
Cette décision intervient plusieurs mois après que Billy Corgan avait expliqué qu'il ne souhaitait plus réaliser d'album au sens traditionnel du terme. « Nous en avons fini avec ça. Les gens ne les écoutent plus. Ils les chargent sur leur iPod, sélectionnent deux titres et passent sur le reste. Les modèles d'écoute ont changé, alors pourquoi nous crèverions-nous à faire des albums ? », affirmait-il en décembre dernier.
D'autres ont déjà tenu ce raisonnement, avec un certain succès. Radiohead et Nine Inch Nails ont montré que la distribution gratuite en ligne ne dissuadait pas les fans d'acheter un CD physique à partir du moment où ce dernier offre une valeur ajoutée. NiN, groupe emmené par un Trent Reznor coutumier des déclarations fracassantes (« piratez notre album »), a ainsi vendu, fin 2008, 750.000 exemplaires en une semaine d'un album qui, pourtant, pouvait être téléchargé gratuitement sur son site.
A l'heure où l'industrie du disque se plaint d'une inexorable baisse des ventes, les Smashing Pumpkins vont donc tenter de faire mentir celui qui, dans la chanson Bullets with Butterfly Wings, affirmait que ce qui a été perdu ne pourra jamais être sauvé (« Then someone will say what is lost can never be saved »)...