Jusqu'à présent, et malgré de nombreuses annonces favorables, le projet de Bibliothèque numérique européenne (BNE) débattu depuis un an en était resté au stade des déclarations d'intention. Ce projet, destiné d'une part à concurrencer celui de Google, perçu comme faisant main basse sur la culture, et d'autre part à assurer la préservation des centaines de milliers d'ouvrages fondateurs de la culture européenne, pourrait prendre véritablement forme demain.
Il avait jusqu'alors bien peu progressé, à la fois faute d'avoir fait le plein des membres (le Portugal et l'Angleterre manquent toujours à l'appel), d'autre part parce qu'aucun état ne s'était véritablement donné les moyens techniques et financiers de faire débuter le projet. En effet, si l'Europe pilote le projet, sa réalisation est bien du ressort des états.
Ce projet risque donc de recevoir une nouvelle impulsion mercredi, à l'occasion d'une réunion du « comité de pilotage ». Un article du Monde d'aujourd'hui s'en fait l'écho en rapportant ses grandes lignes actuelles : démarrer le projet dès 2006, autour d'un noyau constitué par quelques états, et lancer un « test de numérisation de masse » pour évaluer les coûts et contraintes de l'opération. Tous pays confondus, c'est quelques 150 000 à 200 000 ouvrages qui pourraient être numérisés chaque année en Europe. Pour la France, le coût annuel de l'opération devrait se situer entre 8 et 15 millions d'euros selon les estimations de Jean-Noël Jeanneney, le président de la Bibliothèque nationale de France.
Agnès Saal, la directrice générale de la BNF, informe également que l'accent sera mis sur l'aspect qualitatif, avec « une navigation intelligente à l'intérieur des textes », ce qui indique que les documents ne seront pas seulement numérisés en mode image, mais qu'ils seront aussi indexés. Le propre d'un vrai projet de management du contenu est en effet de proposer une version texte des images, sur laquelle les moteurs de recherche s'appuient pour les recherches par mots-clés. Dernière information, alors que le projet sera financé sur fonds publics, des partenaires privés devraient y être associés, certainement pour la partie « métier » du projet, puisque ainsi que nous l'avons découvert en visitant une usine dite « tourne-pages », on ne s'improvise pas expert en numérisation (voir cet article).
2006 : année de l'envol pour la BNE ?
Par Anne Baudry
Publié le 10 janvier 2006 à 15h11
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