Après une année 2009 particulièrement pénible, le secteur de l'informatique, et plus particulièrement la branche des logiciels et services, devrait doucement retrouver une légère croissance dont les fruits devraient être perceptibles en 2011 ou 2012.
Jean Mounet, président de la fédération des éditeurs Syntec Informatique, présente son bilan 2009 ainsi que les perspectives sur le secteur pour cette année. L'année dernière, « les investissements des entreprises ont chuté de 8% », explique-t-il ainsi avant de préciser qu'un tel phénomène ne s'était pas produit depuis 1993. Cette baisse des financements s'est répercutée sur plusieurs secteurs avec une décroissance de 4% sur les conseils et services informatiques ou encore de 2,5% pour les éditeurs de logiciels. « Le quatrième trimestre n'a pas marqué le redressement que nous attendions », conclut M.Mounet.
Au travers de ce rapport semestriel, 2010 est véritablement perçue comme une année de transition marquée par une « reprise molle » et durant laquelle « certains secteurs continueront d'être à la traine ». Parmi les branches qui s'en sortent le mieux, le domaine des finances devrait reprendre les investissements sur le secteur des technologies de l'information et donc donner de l'élan aux éditeurs. De leurs côtés les producteurs d'énergie ont un très gros cahier des charges et devrait se révéler très dynamiques avec des investissements « dans tout ce qui touche au green de manière générale », déclare Jean Mounet. Enfin le secteur public - et principalement l'Etat - a besoin de se transformer. En comparaison aux pays anglophones, la France aurait pris un retard ces quinze dernière années. Cependant de gros projets se dessinent à l'horizon touchant le domaine de la Santé, de la Défense mais également via le « Grand Emprunt National ». Thierry Siouffi, président de la Commission Marchés-Tendances, confirme les propos ci dessus en ajoutant que cette année marque une dynamique de fin de crise et que le domaine de la Recherche et du Développement, particulièrement touché par la crise en 2009, devraient progressivement repartir.
Selon une étude de l'INSEE, le phénomène généralement observé sur le marché du logiciel professionnel se traduit par une baisse du prix de la licence mais une croissance des coûts liés à l'assistance technique. Cependant la pression sur les prix reste vive. Pour cette raison, M. Siouffi affime : « il est important que les clients et que les entreprises perçoivent la valeur ajoutée ».
Globalement, une croissance de 2% est attendue pour les logiciels en 2010. Cette dernière reste toutefois contrastée. En effet, si la popularité des services SaaS ne cesse d'augmenter, les entreprises n'ont plus besoin de refonte globale de leur infrastructure comme en 2008 mais se concentrent désormais sur des projets périphériques.
Les emplois informatiques refleuriront-ils véritablement un jour ? Il faudra donc attendre 18 à 24 mois avant de le savoir. Entre 2008 et 2009 le nombre de personnes recrutées aurait été divisé par deux. Le secteur des logiciels et services présenterait cependant un taux de chômage inférieur à la moyenne nationale aux alentours de 3 à 3,5%. Du point de vue démographique, l'un des problèmes qui se posent actuellement concerne la gente féminine. « On a beaucoup de mal à recruter des femmes », explique Jean Mounet. Ces dernières ne représenteraient en effet que 15 à 20% des ingénieurs du secteur.