Aimables trublions ou dangereux rebelles ? Les membres du tout récent Parti pirate français sont peu nombreux, à peine un millier selon leur site, mais ils comptent bien se faire connaître et même influencer dans la mesure du possible la vie politique française. De prime abord, l'idée parait fantaisiste mais en ces temps troublés par les controverses sur la loi DADVSI, le PPF est assuré de connaitre une certaine notoriété. Suffisante pour acquérir un véritable poids ?
Le PPF, dont le fondateur souhaite pour l'instant conserver l'anonymat et se fait appeler « hpk », s'appuie sur l'exemple du parti pirate suédois, qui compte déjà plusieurs dizaines de milliers de membres et, surtout, est parvenu à porter les questions relatives au droit d'auteur sur le devant de la scène, au point que certains partis politiques de gauche et du centre auraient modifié leur programme pour les intégrer.
Beaumarchais, père du droit d'auteur, s'en retournera-t-il dans sa tombe ? Le programme du PPF suggère en effet que soient abolies les lois qui régissent cette notion ! Il se compose des six points suivants :
- 1. La libre circulation des informations sur Internet
- 2. L'abolition du droit d'auteur
- 3. Le droit complet à l'anonymat sur Internet
- 4. Le droit au partage libre et sans contraintes de toutes les oeuvres numériques
- 5. La suppression de la taxe sur les supports vierges
- 6. La gratuité d'accès à Internet
Bien sûr, le PPF est moins radical qu'il n'y parait. Selon lui, de nouvelles règles concernant le droit d'auteur doivent être mises en place, prenant en compte la spécificité d'Internet. Pour le reste, il souhaite la libre circulation des oeuvres et des informations, ainsi que le droit à l'anonymat pour que cessent la censure et la répression. En outre, ce parti qui se réclame de la piraterie invite ses membres ou les sympathisants à ne rien faire que la morale ou la loi pourraient réprouver. Première cible du PPF : les députés qui ont voté et soutenu le DADVSI. Les membres du parti ont l'intention d'utiliser leur site ou de monter des blogs pour dénoncer les contradictions ou montrer du doigt les propos les plus litigieux. Forums et blogs seront également pris d'assaut par les membres du PPF qui y mèneront leur « campagne » de sensibilisation.
Avec tout ça, difficile d'imaginer le PPF sur les rangs en 2007... Mais médiatisation et bonne volonté aidant, peut-être ses membres parviendront-ils à faire que soit accordée à la question du droit d'auteur sur Internet et des nouveaux usages de la culture l'importance qui lui est due ?