L'abandon de déchets spatiaux s'est soldé par une sanction pénale imposée à une société américaine par la Federal Communications Commission (FCC).
Le phénomène est invisible à l'œil nu, mais ses conséquences sont déjà catastrophiques. Le ciel étoilé, autrefois immaculé, subit désormais les affres de la pollution spatiale, provoquée par le développement de la technologie satellitaire.
La problématique est prise très au sérieux, en témoigne par exemple le projet de nettoyage orbital ClearSpace-1, porté par l'ESA et une start-up suisse. La propreté de l'espace est devenue un enjeu majeur du XXIe siècle, et aujourd'hui, les régulateurs américains lèvent la voix.
Une sanction inédite
L'opérateur de télévision satellitaire américain Dish vient d'écoper d'une amende imposée par la FCC. L'organisation lui demande de s'acquitter d'un montant de 150 000 dollars, sanctionnant un mauvais désorbitage de son satellite EchoStar-7. Celui-ci, en orbite depuis 2002, est un relais de communication géostationnaire utilisé pour la diffusion télévisuelle.
Cette décision montre la fermeté de la FCC face au comportement irresponsable de l'opérateur. Alors que Dish avait promis un repositionnement d'EchoStar-7 à environ 300 kilomètres au-dessus de sa trajectoire de travail, cela n'a pas été le cas. L'entreprise l'a finalement placé à 120 kilomètres, un manquement grave qui peut avoir des conséquences importantes sur d'autres engins spatiaux.
L'encombrement spatial et l'urgence de sa régulation
Une agence spécialisée de l'ONU estime à un demi-million le nombre de débris spatiaux d'environ un millimètre en gravité autour de notre planète. Au total, ce sont plus de 100 millions de déchets de tailles diverses qui sont présents dans l'espace entourant la Terre. Une situation très préoccupante, puisque ces débris représentent un danger important pesant sur les vaisseaux spatiaux en orbite.
Une capsule russe Soyouz (le modèle MS-22) a été endommagée en 2022 après un impact avec une météorite de petite taille. L'année précédente, c'est un satellite chinois qui a manqué d'être percuté par les débris d'un satellite russe. La montée en puissance des lancements satellitaires à bas coût, comme la constellation Starlink de SpaceX, aggrave fortement la situation.
L'espace n'est plus une frontière infinie, loin de là. Fortement encombré, il se transforme lentement en poubelle géante. La FCC et sa sanction formulée à l'encontre de Dish sont un premier pas sur la longue route vers la dépollution spatiale.
Sources : FCC, La Provence, N2YO