Les océans, futurs oasis dans la quête de l'eau potable ? © Matt Hardy / Unsplash
Les océans, futurs oasis dans la quête de l'eau potable ? © Matt Hardy / Unsplash

Le Soleil est une source inépuisable d'énergie, tout du moins à l'échelle humaine. Grâce à une trouvaille du MIT, son rayonnement pourrait être utilisé pour dessaler l'eau de mer.

L'eau potable est en voie de disparition et les pénuries seront de plus en plus régulières. Certains pays traversent déjà de graves crises et subissent les bouleversements climatiques de plein fouet. La Banque asiatique de développement estime que 2 millions de personnes meurent par an par manque d'eau potable, et ce, juste en Inde. Selon un rapport récent de l'UNESCO, il ne faudra que six ans pour que le pays soit déficitaire de 50 % en eau. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.

L'urgence est critique, et la course a l'eau potable est aujourd'hui une priorité. Le MIT, après s'être fait remarquer récemment pour la création d'un implant révolutionnaire pour les diabétiques, montre encore une fois l'étendue des compétences de ses chercheurs.

Un dispositif solaire aux performances étonnantes

Ce système plutôt génial a été conçu grâce à une étroite collaboration entre des ingénieurs de Chine et de l'institut scientifique de Cambridge. Cette innovation repose sur un principe plutôt simple et intuitif à comprendre : la captation de l'eau de mer et son réchauffage grâce au Soleil. C'est un dispositif solaire passif qui imite la circulation thermohaline de l'océan (circulation océanique en fonction des différences de densité de l'eau de mer). Le prototype est pour le moment baptisé TSMD, pour Thermohaline convection enhanced Solar Membrane Distillation.

En imitant ce phénomène naturel, il permet l'évaporation de l'eau, qui se transforme ensuite en vapeur d'eau. Une fois cette vapeur condensée, elle offre donc de l'eau douce consommable. Les premiers tests menés à petite échelle sont plutôt concluants, puisque le système est en capacité de fournir entre 4 et 6 litres d'eau par heure. Autre gros avantage également : un entretien réduit quasiment à zéro, car la machine pourrait fonctionner des années sans nécessiter de remplacement de pièce. Elle a en effet été testée dans des conditions extrêmes : 180 heures de désalinisation en continu avec une eau de mer chargée à 20 % en sel, ce qui équivaut à 229 jours de fonctionnement avec une eau de mer classique (3,5 % de sel). Aucune dégradation majeure n'a été notifiée et la production d'eau douce est restée stable.

 Le système de dessalement solaire en question ©  Jintong Gao et Zhenyuan Xu
Le système de dessalement solaire en question ©  Jintong Gao et Zhenyuan Xu

Un espoir pour les communautés côtières

Cette technologie, si elle se développe correctement, pourrait être réellement salvatrice pour des zones côtières où les populations vivent parfois complètement isolées des réseaux d'eau potable. Des communautés qui vivent donc avec une quantité presque illimitée d'eau salée sous la main. Un tel dispositif pourrait leur offrir un accès aux ressources en eau à un coût extrêmement réduit. Lenan Zhang, un chercheur du MIT, explique : « Pour la première fois, il est possible que l'eau produite par la lumière du soleil soit encore moins chère que l'eau du robinet ».

Alors que la désalinisation classique est un processus nécessitant normalement une consommation énergétique très élevée et une mise en place très coûteuse, ce prototype du MIT pourrait bien tout changer. Les tests doivent continuer, mais s'ils se révèlent toujours aussi positifs, le TSMD pourrait être une véritable révolution.

Sources : Enerzine, Cell, UNESCO