La pluie, une source d'énergie exploitable ? C'est en tout cas l'idée qui se cache derrière cette innovation, nous venant tout droit de Chine : des panneaux « pluvio-voltaïques ».
Si les premières cellules photovoltaïques ont vu le jour en 1913, le premier vrai panneau solaire est né en 1954 grâce à des chercheurs du laboratoire Bell, dans le New Jersey. Dotée d'un rendement très modeste (de l'ordre de 6 %), cette technologie a largement progressé notamment grâce à son utilisation dans le domaine spatial. Aujourd'hui largement développée (comme par exemple en France, par la SNCF), l'industrie photovoltaïque a la cote, et certains acteurs du milieu prévoient même d'en fabriquer à partir de matériaux lunaires ! Récemment, une équipe de chercheurs de l'Université de Tsinghua en Chine ont développé une nouvelle forme de panneaux, capables de générer de l'électricité à partir de l'énergie des précipitations.
De la goutte de pluie au courant électrique
Si l'idée peut paraître saugrenue, elle est bien réelle. On le savait déjà, la friction des gouttes d'eau peut être convertie en électricité ; le seul problème était le rendement très limité du processus : à peine quelques microwatts. Pas vraiment de quoi alimenter une maison, et même largement insuffisant pour allumer une petite ampoule.
C'était sans compter cependant sur cette nouvelle technique de fabrication développée par ces chercheurs. Grâce à cette conception inédite, ils sont parvenus à générer une puissance plutôt impressionnante de 200 watts par mètre carré grâce à leurs panneaux pluvio-voltaïques. Une performance qui se rapproche des panneaux solaires traditionnels, que l'on peut même maintenant louer.
Bientôt des panneaux avec deux fonctions ?
L'avantage de cette innovation serait de pouvoir développer des panneaux capables de fournir de l'énergie autant par le soleil que par temps pluvieux. Un aspect très intéressant, notamment dans les pays qui subissent des moussons intenses comme certaines zones d'Asie. Pour ce qui est de l'efficacité, elle sera évidemment variable selon l'intensité de la pluie. Plus les gouttes sont grosses, plus la friction occasionnée est forte et donc l'énergie générée sera plus importante.
Si on considère aujourd'hui la pluie comme une contrainte dans la production d'énergie solaire, elle pourrait s'avérer être une alliée de choix si cette technologie se développe à grande échelle. Pas seulement dans les pays tropicaux, mais aussi à une échelle plus large. Le réchauffement mondial du climat engendrant une perturbation globale du régime des précipitations, ce nouveau type de panneau pourrait être une des solutions à envisager. Et ce, même si l'on sait que la fabrication des cellules photovoltaïques n'est pas spécialement eco-friendly.
Source : France Info