Des avions, ici sur l'une des pistes de l'aéroport Paris-Charles de Gaulle © Alexandre Boero pour Clubic
Des avions, ici sur l'une des pistes de l'aéroport Paris-Charles de Gaulle © Alexandre Boero pour Clubic

Le ministre français des Transports, Clément Beaune, a révélé que la série de fausses alertes à la bombe dans les aéroports français provient d'une seule et même adresse e-mail située en Suisse.

Des dizaines de fausses alertes à la bombe ont perturbé les aéroports français ces derniers jours. Le ministre des Transports, Clément Beaune, semble avoir des certitudes concernant la provenance de bon nombre d'entre elles. Le gouvernement en profite pour appeler – une fois de plus – les plateformes et réseaux sociaux à collaborer avec les autorités, pour mettre fin à ces alertes, qui outre les perturbations, ont un coût élevé pour les comptes publics, les entreprises et les passagers concernés.

Des alertes à la bombe qui, pour beaucoup, provenaient d'un e-mail suisse

Alors qu'a-t-on appris de Clément Beaune ? Invité ce dimanche de l'émission Questions politiques, le ministre des Transports a révélé que la France avait été, en l'espace de quelques jours, la cible de près de 70 fausses alertes à la bombe dans ses aéroports au cours des derniers jours. Il a indiqué à nos confrères du Monde et de France Inter que la plupart de ces alertes provenaient d'une adresse e-mail située en Suisse, ce qui pose problème, car elle échappe ainsi aux sanctions de l'Union européenne.

Le ministre en a profité pour exhorter les plateformes en ligne et les réseaux sociaux à coopérer plus étroitement avec les autorités françaises, pour tenter de résoudre ce qui pourrait devenir un problème. Il a rappelé que de telles alertes mobilisent inutilement les forces de sécurité, parfois pendant des heures, et entraînent l'évacuation des aéroports, un problème de sécurité pouvant alors en entraîner un autre.

Mais vous avez suivi l'actualité, alors vous savez que les aéroports ne sont pas les seuls concernés. Le château de Versailles a par exemple été évacué pour la septième fois en neuf jours dimanche 22 octobre, sur fond d'alerte à la bombe également.

L'aéroport Paris-Orly © Groupe ADP - Gwen le Bras
L'aéroport Paris-Orly © Groupe ADP - Gwen le Bras

Le ministre délégué chargé des Transports très remonté, par ceux qu'il qualifie de « grands délinquants »

Un suspect a bien été interpellé pour une alerte émise par téléphone, pour le cas de l'ancienne demeure de Louis XIV et Louis XVI. Les autres alertes ont, elles, été publiées sur un site internet gouvernemental. Au sujet des auteurs de ces fausses alertes, Clément Beaune n'est évidemment pas tendre. Pour lui, plus que de petits plaisantins, ils sont surtout de « gros abrutis voire de grands délinquants ». Mais qu'est-ce qui les pousse à agir de la sorte ?

La motivation de ces individus varie, allant de la mauvaise blague à la recherche de notoriété au sein de la communauté des hackers. Le ministre met en tout cas en garde contre le caractère « extrêmement dangereux » de ces alertes. Il demande même que chaque aéroport porte désormais automatiquement plainte, et ce, pour chaque alerte. Plus de 60 enquêtes ont d'ailleurs été lancées à ce titre dans tout le pays.

Voilà un incident qui révèle l'intérêt, la nécessité pourrait-on dire, d'une réponse à une échelle plus importante, pour contrer ces incidents qui perturbent les opérations aéroportuaires et mettent en danger la sécurité publique. Une coopération entre les gouvernements et les plateformes en ligne pourrait s'avérer cruciale.

Source : Le Monde