Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a clarifié mercredi 5 juillet les propos tenus la veille par Emmanuel Macron au sujet du blocage des réseaux sociaux en cas d'émeutes. L'exécutif prône plus un aménagement qu'un black-out complet.
Le 4 juillet, à l'Élysée et face aux maires de France meurtris par les récentes émeutes consécutives au décès du jeune Nahel à Nanterre quelques jours auparavant, le président de la République a lâché une phrase qui n'en finit plus de faire réagir. Emmanuel Macron a en effet émis l'hypothèse d'un blocage temporaire des réseaux sociaux en cas de nouvelle crise. Olivier Véran a clarifié les propos du chef de l'État ce midi.
Le gouvernement privilégie une suspension de certaines fonctionnalités
L'ancien ministre de la Santé, interrogé lors de la traditionnelle conférence de presse suivant le conseil des ministres, n'a pas fermé la porte au sujet d'un blocage à proprement parler des réseaux sociaux. Mais il a tempéré la petite déclaration faite par Emmanuel Macron devant les maires la veille.
« Quand les choses s'emballent, il faut vraiment se dire qu'on peut peut-être se mettre en situation de les réguler ou de les couper. Il ne faut surtout pas le faire à chaud, et je me félicite que l'on n'ait pas eu à le faire », a lâché mardi 4 juillet le président.
Après le conseil des ministres, le discours a évolué, un peu moins « drastique » vis-à-vis de l'opposition, qui s'en donnait en cœur joie ces dernières heures. Plutôt qu'une suspension complète d'une application, Olivier Véran a indiqué qu'il pouvait s'agir « d'une suspension de fonctionnalités ». Il évoque par exemple celle de la géolocalisation, « qui permet aux jeunes de se retrouver à tel endroit […] et qui sont des appels à l'organisation de la haine dans l'espace public, et là, vous avez autorité pour suspendre "le temps de" », a ajouté le porte-parole. Pas de blocage pur et simple donc d'un réseau social.
Des élus vont adapter la future loi sur la sécurité numérique
En ce qui concerne les liens entre l'État et les médias sociaux, Olivier Véran a rappelé que « le gouvernement a fait un appel ferme aux plateformes pour que les contenus qui pouvaient accentuer les violences soient retirés dans les meilleurs délais et pour lever l'anonymat là où des délits avaient été commis, de manière à ce que personne ne puisse considérer que parce qu'il est derrière son écran, il peut écrire, organiser ou faire n'importe quoi ». TikTok et Snapchat étaient dans le collimateur du gouvernement.
Un groupe transpartisan d'élus sera constitué pour discuter de ces questions, a prévenu Olivier Véran, afin d'adapter le projet de loi visant à sécuriser et réguler l'espace numérique, dans les mains du Parlement depuis le mois de mai. Celui-ci doit mieux protéger les Français lors de leur navigation en ligne, avec la création, notamment, d'un filtre anti-arnaque.
Source : L'Élysée sur Twitter