Le ministère de l'Intérieur a démenti l'information selon laquelle l'accès à Internet allait être coupé dans certains quartiers.
Très partagé ce week-end, un communiqué du ministère de l'Intérieur et de la police nationale annonçait la mise en place de restrictions temporaires de l'accès à Internet dans certains quartiers. Mais le document était un faux, selon le ministère de l'Intérieur, qui a tweeté dimanche 2 juillet « qu'aucune décision n'avait été prise en ce sens ».
Un communiqué crédible
Le document en question présentait l'en-tête du ministère de l'Intérieur ainsi qu'une signature de la direction de la police nationale. Il expliquait que ces mesures seraient prises à partir de ce lundi 3 juillet, avec pour objectif de « prévenir l'utilisation abusive des réseaux sociaux et des plateformes en ligne pour coordonner des actions illégales et inciter à la violence ».
La fake news a toutefois eu le temps de se répandre parmi les quartiers qui s'estimaient visés, à savoir ceux qui protestent depuis près d'une semaine contre la mort du jeune Nahel et les violences policières en général. Il n'est d'ailleurs pas certain que ces mêmes personnes soient abonnées aux comptes du ministère de l'Intérieur sur les réseaux sociaux et aient donc eu vent du démenti de ce dernier. D'autant qu'au regard des déclarations récentes du président de la République, cette intox ne semblait pas si invraisemblable.
La faute aux rézosocio
Jeune, dynamique et moderne, Emmanuel Macron n'a en effet pas hésité à sortir une vieille rengaine conservatrice quant à la cause de ces émeutes. Selon lui, l'origine de celles-ci est à chercher du côté des réseaux sociaux et de leurs « partners in crime », les jeux vidéo. S'il est indéniable que les plateformes sociales jouent un rôle dans l'organisation du mouvement de contestation, elles existaient déjà du vivant de Nahel sans embraser une partie de la France pour autant.
Mais le gouvernement ne s'est pas contenté de cette déclaration choc et réchauffée. Le ministère de l'Intérieur a reçu vendredi 30 juin des porte-parole de Snapchat et de TikTok pour leur demander de contrôler davantage les contenus « sensibles » postés sur les deux plateformes. Une demande que ces dernières ne sont théoriquement pas obligées de respecter, leur siège pour la France étant situé au Royaume-Uni. Snapchat au moins aurait accédé partiellement à ces demandes, assurant suivre la situation de près et appliquer un contrôle proactif des contenus sur la snap map.