© Solen Feyissa
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Le gouvernement français suit les traces de nombreuses autres institutions étatiques dans le monde, et en particulier en Occident.

Alors que le Sénat a ouvert ce mois-ci une enquête sur l'utilisation du réseau social chinois et sur les risques associés, il était clair que l'État montrait des signes de méfiance à son égard.

Une mesure immédiate qui ne concerne pas que TikTok

Le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques vient de publier un communiqué de presse annonçant l'interdiction d'installer TikTok sur l'ensemble des téléphones professionnels fournis aux agents de l’État. Immédiate, l’interdiction surprend tout de même par son envergure.

En effet, l'application chinoise n'est pas la seule concernée. Le ministre Stanislas Guerini a indiqué qu'il est question des « applications récréatives » dans leur ensemble. Si le terme peut sembler assez vague, on peut soupçonner que d'autres médias sociaux étrangers, comme Instagram ou Snapchat, n'y échapperont pas. Lourd de sens, ce choix prouve que l'État s'inquiète des enjeux de la collecte des données personnelles dans leur ensemble.

Le gouvernement justifie sa décision par des enjeux de sécurité, ces applications ne représentant « pas les niveaux de cybersécurité et de protection des données suffisantes pour être déployées sur les équipements d’administrations ». Seules exceptions : les employés chargés de la communication des institutions gouvernementales sur les médias sociaux, évidemment.

Une tendance qui se confirme depuis quelques semaines pour TikTok

Le réseau social, qui appartient au géant chinois de la technologie ByteDance, recueille de nombreuses données sur ses utilisateurs. Bien que cette pratique ne soit pas propre à l'application, elle en recueille plus que beaucoup d'autres. Qui plus est, l'entreprise est légalement tenue de fournir ces données au gouvernement chinois « si nécessaire ».

Voilà une raison suffisante pour susciter des craintes dans de nombreuses instances gouvernementales. Alors qu'une décision semblable aux États-Unis avait fait grand bruit, le Conseil et le Parlement européen lui ont immédiatement emboîté le pas. La tendance s'étend à plusieurs pays occidentaux comme le Canada et le Royaume-Uni, ce qui porte un coup dur à ByteDance, qui essaye tant bien que mal de rassurer ces institutions.