Ceux-ci ont jusqu'au 15 mars pour supprimer l'application, sans quoi ils se verront refuser l'accès à certains outils professionnels.
L'ambiance n'est pas au beau fixe entre l'Occident et les entreprises technologiques chinoises. Ces dernières sont accusées depuis plusieurs années de fournir des données relatives à l'utilisation de leurs produits au gouvernement de Xi Jinping, même depuis l'international. Si cela représente un risque pour la vie privée des utilisateurs, il s'agit également d'un réel enjeu de sécurité nationale pour les instances gouvernementales.
Un réseau social qui suscite de nombreuses inquiétudes
C'est pourquoi les appareils de milliers d'employés de la Commission européenne gagneront un peu d'espace de stockage en se délestant de TikTok. L'application de la société chinoise ByteDance devra être supprimée d'ici à la mi-mars, tant sur le matériel de fonction que sur les appareils personnels des employés sur lesquels sont installés des applications et des programmes destinés aux activités professionnelles.
Si TikTok est particulièrement visée, c'est en raison de son fonctionnement opaque, qui suscite de nombreuses inquiétudes quant à l'utilisation des données des utilisateurs et à une potentielle instrumentalisation par les autorités chinoises. Ces craintes sont d'autant plus justifiées que ByteDance a reconnu avoir transmis des données d'utilisateurs européens vers la Chine en 2020. Révélation suivie deux ans plus tard par une affaire d'espionnage de journalistes du magazine Forbes, qui enquêtaient alors sur l'application. Comble de l'ironie, l'entreprise chinoise s'est dite déçue par la décision de la Commission européenne, tout en ajoutant : « nous [la] croyons erronée et fondée sur des idées fausses ».
Une tendance politique qui gagne de l'ampleur en Occident
La Commission n'est pas le seul organe européen à se pencher sur la question. Le Parlement évalue déjà toutes les éventuelles violations de données liées à TikTok avant de formuler de possibles recommandations. Celles-ci pourraient avoir un impact important au niveau des États membres eux-mêmes, qui pourraient être invités à suivre le mouvement. C'est par ailleurs ce qu'a déjà fait le Conseil européen, l'organe regroupant les chefs d'État de l'UE.
Outre-Atlantique, aux États-Unis, le Congrès et de nombreux états ont déjà proscrit à leurs employés l'utilisation de TikTok. Fin 2020, le Sénat américain avait adopté un projet de loi visant à interdire l'application sur tous les appareils appartenant à l'État fédéral, et celle-ci doit encore être approuvée par la Chambre des représentants.
Source : Le Monde
- Interactions faciles
- Réseau social engageant
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