Il va être difficile de recoller les morceaux entre les États-Unis et la Chine (© Pixabay)
Il va être difficile de recoller les morceaux entre les États-Unis et la Chine (© Pixabay)

Les jours des deux applications sont désormais comptés sous leur gouvernance actuelle aux États-Unis. Dans le même temps, à Washington, les sénateurs ont pris les devants et interdisent aux employés fédéraux d'utiliser TikTok.

La volonté de Donald Trump et de son administration d'écarter TikTok du sol américain, à moins d'un rachat négocié par Microsoft et de la perception d'une partie du montant de la transaction, ne constitue pas une exception ou une action isolée. C'est en réalité bien plus que ça. Mercredi soir, le secrétaire d'État Mike Pompeo a livré toute une présentation pour détailler un programme dont le nom de code est on ne peut plus explicite : "Clean Network", soit "réseau propre." WeChat est ainsi la seconde application chinoise à être visée par Washington.

Les acteurs chinois du numérique, des indésirables au pays de l'Oncle Sam

Le programme antichinois présenté par Mike Pompeo, dont vous trouverez de plus amples détails sur notre site, par ici, est symbolisé par un terme assez violent qui témoigne des tensions entre les USA et Pékin. Le secrétaire d'État indique qu'il est destiné à "purger" les réseaux américains des applications chinoises. Et si, jusqu'à maintenant, cette opération ne visait officiellement que TikTok, l'application de messagerie WeChat est désormais citée par les autorités américaines.

Après ByteDance, c'est un autre géant de l'empire du Milieu qui est prié de plier bagage, en l’occurrence Tencent. Et vous aurez compris qu'ils ne sont pas les seuls. Alibaba, pour le Cloud notamment, Baidu, mais aussi China Telecom ou China Mobile, autres mastodontes chinois, ont été évoqués.

"Étant détenues par des maisons mères chinoises, les applications TikTok, WeChat et les autres font peser des menaces significatives sur la protection des données personnelles des citoyens américains", a expliqué le secrétaire d'État, dont l'idée est d'interdire purement et simplement aux acteurs chinois de collecter, d'héberger ou de travailler sur les données personnelles des citoyens américains, sur le sol américain. Une politique qualifiée de "pur harcèlement" par Pékin, accusée de ponctionner les données des utilisateurs américains à des fins d'espionnage.

Vers une guerre ouverte technologique et bipartite

En attendant, Donald Trump a signé, jeudi 6 août, deux décrets annonçant l'interdiction d'utiliser les applications TikTok et WeChat sur le sol américain. Les deux seront effectifs dans les 45 jours, conformément à ce que souhaitait le locataire de la Maison Blanche : laisser jusqu'au 15 septembre, notamment à ByteDance, maison-mère de TikTok, pour céder sa filiale US à Microsoft, condition sine qua non pour que l'application puisse encore exister outre-Atlantique.

En attendant un rachat de la partie US par la firme à la fenêtre ou son éviction du marché américain, les sénateurs ont voté jeudi à l'unanimité un projet de loi visant à interdire le téléchargement et l'utilisation de TikTok sur l'ensemble des appareils fournis par le gouvernement aux employés fédéraux ou aux membres du Congrès, cela va de soi.

Le conflit sino-américain qui opposait les deux puissances sur le sujet Huawei semble presque être dérisoire à côté de ce que les autorités des États-Unis préparent. De plus en plus, il semble que l'on se dirige vers une guerre ouverte technologique, où deux visions s'opposeront de manière définitive. Le tout, sans l'Europe.

Source : Reuteurs