La Gendarmerie nationale a diffusé un clip inspiré du dernier jeu vidéo de la franchise Call of Duty, pour essayer de séduire les jeunes et booster son recrutement. Seulement voilà, l'audacieuse tentative semble contre-productive.
Après avoir vu la dernière campagne de recrutement de la Gendarmerie nationale sur les réseaux sociaux, doit-on saluer le génie des équipes de communication, doit-on sourire ou doit-on rire jaune pour une comparaison entre la sécurité bien réelle et le monde virtuel, sujet si ambigüe chez le président Emmanuel Macron ? Peut-être un peu des trois, tant le clip vidéo inspiré de la récente sortie de Call of Duty: Modern Warfare III, mis en ligne samedi 18 novembre, semble surréaliste.
La Gendarmerie nationale crée carrément des personnages façon Call of Duty
Chaque année, 12 000 gendarmes sont recrutés, alors forcément, il faut que l'institution réinvente sans cesse sa communication et adapte son discours. Une semaine après la sortie du dernier opus de Call of Duty, la Gendarmerie nationale a eu l'idée de mettre en ligne un clip directement inspiré du jeu, sur le réseau social X.com (ex-Twitter).
Quatre gendarmes se mettent en scène dans la vidéo. Il y a d'abord le « Défenseur », incarné par un CRS ; puis l'« Enquêteur », un homme puis une femme habillés en tenue classique de gendarme, gilet pare-balles en plus ; et l'« Observateur », caché derrière un uniforme de camouflage, qui fait évidemment penser aux opérations de terrain de type militaire.
La Gendarmerie a titré son post en écrivant qu'il est « inutile de dépenser de l'argent pour obtenir les meilleurs skins », ajoutant que « la gendarmerie est disponible depuis 300 ans ». Elle fait évidemment référence aux fameux skins, ces tenues que l'on peut débloquer dans des jeux comme Call of Duty.
Un décalage entre la réalité et le monde – violent – du jeu vidéo qui interpelle
L'identification à Call of Duty va loin, puisque la Gendarmerie va même jusqu'à imiter le menu de sélection des personnages. Elle a aussi pensé à transformer le logo du nouveau jeu, « MWIII , en « GNIII », comprenez « Gendarmerie nationale III ». Petite innovation de Pandore : la possibilité de switcher entre un personnage masculin et féminin. C'est plutôt bien vu…
S'adresser aux jeunes qui n'ont pas encore trouvé leur voie professionnelle par le prisme du jeu vidéo n'est pas idiot. Sauf qu'ici, la Gendarmerie nationale, dont on connaît l'importance des missions, se met en scène au travers d'un jeu de guerre, qui contraint ses nombreux joueurs à tuer. Et même si tout cela reste virtuel, la campagne publicitaire reste réelle, et c'est cette dissonance-là qui interpelle, alors que beaucoup pointent du doigt la violence parfois extrême des jeux vidéo, et leurs conséquences sur les nouvelles générations.
Mais quoi qu'on en dise, et malgré les critiques bien visibles sur les réseaux sociaux, le buzz fonctionne. En l'espace de quelques jours, la vidéo a été vue plus de 3 millions de fois sur le réseau social d'Elon Musk, puis partagée par plus de 1 000 comptes inscrits sur la plateforme.
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