Des milliers de développeurs du monde entier vont se mesurer les uns aux autres, chaque jour de décembre, à l'occasion de l'Advent of Code.
Il n'y a pas que le chocolat dans la vie. En tout cas, rien ne vous empêche de profiter de chaque nouvelle case de votre calendrier de l'Avent en faisant autre chose. Vous pourriez, par exemple, essayer de résoudre un nouveau défi de programmation chaque matin. Histoire de s'échauffer l'esprit avant une dure journée de travail dans le froid et, pour certains, sous la neige.
Alors, êtes-vous prêt à faire exploser votre clavier et, surtout, à utiliser vos raccourcis préférés pour copier-coller à la vitesse de l'éclair ?
Un nouveau défi, chaque matin
The Advent of Code a été inventé par un ingénieur américain, Eric Wastl, en 2015. Le concept est assez clair : il s'agit d'un « calendrier de l'Avent composé de petites énigmes de programmation ». Ainsi, du 1er décembre jusqu'à Noël, un nouveau défi est publié chaque jour à minuit (6 h dans l'Hexagone), et doit être résolu le plus rapidement possible.
Les participants sont chronométrés et, à la fin de l'événement, un classement indiquera qui est la crème des développeurs en 2023. Le système de points utilisé est très simple : à la fin d'un défi quotidien, le participant le plus rapide gagne 100 points, le suivant 99, jusqu'au 100e, qui n'en gagne qu'un seul. Les autres n'ont droit qu'à un mal de tête et à une bonne raison d'être de mauvaise humeur pour le reste de la journée.
Bien entendu, la concurrence est au rendez-vous. Alors qu'en 2015, 40 000 personnes avaient réussi à résoudre au moins un défi du calendrier, elles étaient « plus de 295 000 » l'an dernier, selon Wastl à France Inter. Cette popularité impressionnante peut être due à l'inclusivité du concept : « Vous n'avez pas besoin d'une formation en informatique pour participer – juste un peu de connaissance en programmation et quelques compétences en résolution de problèmes », explique le créateur de l'événement sur son site web.
Un jeu très compétitif qui ne manque pas d'intérêt
Mais attention : pour entrer dans le top 100, il faut être motivé ! « Les points partent très très vite », explique Mathis Hammel, qui tentera pour la première fois d'inscrire son nom au classement. « Généralement, au bout de quinze minutes, les points sont déjà partis. » Si ce consultant en cybersécurité et en intelligence artificielle profitera d'un congé sabbatique en Asie pour bénéficier d'un fuseau horaire plus favorable, il tentera aussi de se donner un peu d'avance. « Quand on veut jouer dans ce spectre un peu plus compétitif où on va essayer de chercher des points, il faut, quasi obligatoirement, avoir du code qui est préparé d’avance. »
« C'est quelque chose qu'on utilise pour aller plus vite, pour "gratter quelques secondes" », ajoute Hammel. « Parce que souvent, entre par exemple la 25ᵉ place et la 80ᵉ place, il va y avoir entre 10 et 30 secondes. » Et, l'enjeu peut être important, car il s'agit d'une « belle ligne sur un CV », qui peut aider à se faire repérer par les recruteurs.
Cependant, tout n'est pas qu'une question de timing et de compétition. « La plupart des gens font ça pour se former ou juste pour le plaisir de travailler sur des petits problèmes de programmation », déclare pour sa part Thibault Jouannic, développeur web indépendant. « C'est un peu comme un puzzle, c'est assez ludique. »
Et, d'ailleurs, Eric Wastl explique que son but premier est d'aider les développeurs en herbe à apprendre. Comme Mathis Hammel qui, avant de vouloir figurer dans le classement, a participé à ce calendrier de l'Avent en retard, de son côté et sans aucune pression. Ce sera également le cas pour un tout nouveau compétiteur qui ne manquera certainement pas d'y participer cette année : un certain… ChatGPT.
Source : France Inter